Merkel confiante que Macron sera un « président fort » s’il est élu

La chancelière allemande Angela Merkel a déclaré dans un entretien à des journaux allemands qu’elle souhaitait l’élection du candidat centriste Emmanuel Macron en France, qui serait un "président fort".

"Je n’ai pas le moindre doute qu’Emmanuel Macron, s’il devait être élu (face à la candidate d’extrême droite Marine Le Pen, ndlr), ce que je souhaite, sera un président fort", a déclaré Mme Merkel au groupe de journaux RedaktionsNetzwerk Deutschland (RND).

C’est la première fois que la chancelière, considérée comme la dirigeante la plus influente d’Europe, soutient explicitement un candidat à l’élection présidentielle française, dont le second tour doit avoir lieu le 7 mai.

Les conservateurs allemands n’ont néanmoins pas fait mystère de leur préférence : dimanche dernier, à l’issue du 1er tour qui a vu M. Macron finir en tête devant Mme Le Pen, le porte-parole de la chancelière, Steffen Seibert, lui avait déjà souhaité "bonne chance".

Et dès avant le premier tour, le ministre des Finances Wolfgang Schäuble, membre du parti conservateur CDU de la chancelière, avait lui aussi soutenu M. Macron, confiant que, s’il était Français, il "voterai(t) probablement pour Macron", écartant François Fillon, candidat pourtant proche politiquement de la CDU.

M. Schäuble avait alors justifié ses réserves par l’attitude de M. Fillon face à son inculpation notamment de détournement de fonds publics dans une affaire d’emplois fictifs présumés concernant son épouse.

Les partenaires de coalition sociaux-démocrates de Mme Merkel ont eux aussi apporté leur soutien au fondateur du mouvement En Marche! : dimanche soir, le ministre des Affaires étrangères et vice-chancelier, Sigmar Gabriel, avait déclaré être "heureux qu’Emmanuel Macron devienne le prochain président français".

Président du parti social-démocrate allemand (SPD) et challenger d’Angela Merkel aux élections législatives du 24 septembre, Martin Schulz a lui aussi "félicité" M. Macron au soir du premier tour.

Interrogée par les journaux de RND sur le fait qu’Emmanuel Macron, s’il est élu, devra prouver qu’il n’est pas le "caniche de l’Allemagne", la chancelière a jugé cette idée "absurde".

"Chaque leader européen représente les intérêts de son propre pays et de son peuple, exactement comme la chancelière allemande. La relation franco-allemande est indispensable pour les deux pays, mais aussi pour l’Union européenne", a-t-elle estimé.

La dirigeante — qui avait reçu à Berlin M. Macron, M. Fillon ainsi que le candidat socialiste, Benoit Hamon avant le premier tour –, a régulièrement critiqué les positions europhobes et nationalistes de Marine Le Pen et de son parti le Front National, dont le président par intérim Jean-François Jalkh, accusé de propos négationnistes, a dû quitter son poste cinq jours après sa nomination.

Selon un sondage publié jeudi, Emmanuel Macron serait élu au second tour face à Marine Le Pen (61% contre 39%), malgré un tassement depuis le premier tour dimanche.

Avec AFP

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