Mayotte : un accord de principe trouvé pour sortir de la crise
Après plus de cinq heures de négociations, un compromis a été trouvé. Ainsi, une levée des barrages routiers sera proposée mercredi à la population.
Vers un mois de travail intensif
« Nous allons rassembler demain la population place de la République », au chef-lieu Mamoudzou. « Nous allons proposer cela et voir avec eux s’ils voient favorablement la levée des barrages. Ils seront les seuls à décider », a-t-il néanmoins déclaré. « Je souhaite le retour au calme dans le territoire le plus vite possible puisque nous avons devant nous un court mois de travail », a de son côté annoncé Annick Girardin. Au bout de ce délai, seront évalués par le gouvernement et l’intersyndicale les travaux engagés par trois « missionnaires » ayant accompagné la ministre dans ce voyage : Jean-Jacques Brot, ancien préfet de Mayotte, le général Lucas Lambert, directeur de la gendarmerie de l’Outre-mer et Jean Courtial, conseiller d’État.
Dans l’entourage de la ministre, repartie de Mayotte mardi soir avec l’intention de se rendre au conseil des ministres à Paris mercredi, on évoquait « un accord de principe pour une nouvelle méthode, des mesures pour la sécurité et mieux d’État ». « Nous espérons que l’État n’est pas en train de nous mener en bateau », a exprimé de son côté Fatihou Ibrahime. « C’est un travail qui est fait sur la base de la confiance, nous allons juger pendant un mois. Il faut qu’on se donne le temps de restaurer la confiance. »
Des manifestations ont lieu pendant les négociations
Avant ces négociations, plusieurs milliers de personnes avaient manifesté à Mamoudzou contre l’insécurité et l’immigration clandestine en provenance des Comores, à 70 kilomètres de là, mais aussi pour réclamer davantage d’actions de l’État. Mayotte est secouée depuis mardi 20 février par un mouvement de contestation populaire prenant de multiples formes : manifestations dans les rues du chef-lieu, opération escargot, opération « île morte », blocage de la liaison maritime entre Grande-Terre et Petite-Terre, et barrages érigés sur les axes routiers principaux paralysant une partie de la circulation toute la journée.
Dans le même temps, entre 200 à 300 manifestants ont investi le conseil départemental pour dénoncer la « trahison » de certains élus qui avaient accepté la veille de discuter avec la ministre, à Dzaoudzi. Le porte-parole du collectif des citoyens a qualifié l’événement d’« absolument regrettable ».
Avec afp