Mauritanie : retrait de l’agrément d’une université proche des islamistes

Les autorités mauritaniennes ont retiré mercredi son agrément à l’université privée Ibn Yacine, proche des islamistes, après avoir fermé lundi un centre d’enseignement théologique qui lui est lié, a indiqué jeudi un porte-parole du gouvernement.

Le conseil scientifique de l’Université Ibn Yacine, est présidé par l’érudit Mohamed Elhacen Ould Dedaw, qu’on dit généralement proche des Frères musulmans, sinon leur "principal théoricien" dans le pays. Il est également le fondateur du "centre de formation des oulémas" fermé lundi soir.

Ces mesures interviennent après la mise en garde lancée la semaine dernière par le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz contre l’islam politique, alors que le parti islamiste Tewassoul a confirmé son statut de principale force d’opposition aux élections législatives et locales, largement remportées par le parti au pouvoir.

"Le centre et l’université Ibn Yacine sont les bras scientifiques d’un parti politique (Tewassoul), leurs directoires étant membres de ce parti", a déclaré jeudi lors d’une conférence de presse le porte-parole du gouvernement, Mohamed Lemine Ould Cheikh.

"L’enseignement pratiqué dans ces deux institutions a dévié de son cadre normal constitué par le rite malékite en vigueur dans le pays", a-t-il ajouté, affirmant que des "remarques particulières ont été faites s’agissant de l’origine des financements de ces institutions", sans donner plus de détails.

"Il n’est pas normal qu’un seul parti utilise et s’accapare l’islam, ce n’est pas acceptable et ce ne sera plus accepté dans l’avenir", a déclaré M. Ould Abdel Aziz le 20 septembre, affirmant que des "mesures seront prises le moment venu".

"L’islam politique est dangereux", a ajouté le chef de l’Etat, estimant que cette idéologie "a détruit des nations entières".

Lors de son prêche du vendredi dans sa mosquée de Nouakchott, M. Ould Dedaw lui avait répondu indirectement le lendemain, affirmant que "les pays arabes ont été détruits par le despotisme et l’injustice, principaux vecteurs de déstabilisation des nations" touchées par le Printemps arabe.

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