Mauritanie: le président à la tête d’une marche contre les « discours haineux » entre communautés

Le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz a conduit mercredi à Nouakchott une marche contre "les discours haineux et l’extrémisme" véhiculés sur les réseaux sociaux entre les différentes communautés du pays, une manifestation boycottée par l’opposition.

"Non à la haine, non au racisme, non à l’extrémisme et à l’incitation à la violence", ont scandé les manifestants lors de cette marche, à l’appel du chef de l’Etat, sur une dizaine de kilomètres dans le centre de la capitale, a constaté un correspondant de l’AFP.

Le président Ould Abdel Aziz, qui manifestait pour la première fois depuis son arrivée au pouvoir en 2008, était à la tête du cortège en présence des membres du gouvernement. La journée de mercredi a été décrétée "chômée et payée" pour cette marche qui a réuni des "centaines de milliers de personnes", selon les organisateurs.

Les manifestants portaient des pancartes et banderoles magnifiant l’unité et la cohésion ethnique de la Mauritanie, un message relayé par des slogans diffusés en boucle sur des écrans géants mobiles, avec des images de personnes de couleurs différentes s’embrassant.

La population mauritanienne se compose de communautés arabo-berbère, haratine (descendants d’esclaves de maîtres arabo-berbères, dont ils partagent la culture) et afro-mauritanienne, généralement de langue maternelle d’ethnies subsahariennes (Peuls, Soninkés …).

Cette marche répond à de virulentes polémiques qui agitent les réseaux sociaux en Mauritanie, notamment sur la messagerie WhatsApp, entre activistes des communautés arabo-berbère et haratine.

L’opposition, conviée à la manifestation, l’a boycottée, estimant que "cette marche ne saurait constituer une solution" aux maux la justifiant. Elle a appelé à un "dialogue national qui en débat et dégage des solutions pérennes".

"Votre message est clair, il dit votre engagement pour la nation, votre attachement aux valeurs unitaires de votre passé, aux projets de société pour le présent et l’avenir", a déclaré le président Ould Abdel Aziz, lors du meeting à la fin de la marche.

"Les auteurs de ces discours sont minoritaires, mais il faut mettre un terme à leurs agissements nocifs pour l’avenir", a-t-il affirmé, promettant de "sévir contre eux par l’application de la loi" adoptée en 2018, qui réprime les "discours haineux, racistes et violents".

Il a toutefois reconnu l’existence dans le pays de "disparités sociales et économiques, comme partout dans le monde, où il existe des riches et des pauvres", mais estimé que "le remède à cela se situe dans l’enseignement. Je le répète: l’enseignement, l’enseignement".

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