Marrakech Security Forum: appel pour une vision africaine globale de la sécurité

Un appel clair et sans équivoque pour une vision africaine globale et intégrée de la sécurité a été lancé par les participants à la 6ème édition du Marrakech Security Forum, dont les travaux se sont clos samedi.

Il est grand temps de concevoir une vision africaine globale de la sécurité, "basée sur le traitement des problèmes réels qui se posent sur le terrain et tenant compte des besoins et spécificités propres à chaque Etat africain", ont-ils indiqué dans une déclaration finale agrégeant une série de recommandations.

Les participants ont, ainsi, préconisé la mise sur pied de structures de médiation sous forme de Groupes de Sages régionaux, capables d’apporter des solutions pertinentes aux questions africaines en suspens et à rendre des arbitrages entre Etats. Et d’estimer qu’une telle démarche, du haut de sa justesse, est de nature à "repenser l’Afrique politique".

Une Afrique soudée, ont-ils fait valoir, requiert également le renforcement et l’institutionnalisation des mécanismes de médiation dans l’optique de privilégier des solutions négociées dans la résolution pacifique des conflits politiques.

Il s’agit aussi de mener des initiatives régionales et sous-régionales dans la perspective d’assurer la cohérence des politiques et des législations nationales afin de faciliter la gestion commune des ressources naturelles partagées et, par ricochet, éviter la résurgence des conflits armés.

Il importe également de renforcer la formation des différents services et organes sécuritaires afin de faire face aux risques de cybercriminalité, du cyber-terrorisme et de relever les défis d’ordre chimique et biologique.

Est également primordiale la mise en branle de mécanismes adéquats, agricoles notamment, pour faire face, de manière pérenne, aux questions de la sécurité alimentaire en Afrique.

Une invite a été également adressée aux Etats africains pour encourager et valoriser le respect des règles et pratiques démocratiques et les processus d’alternance politique et de transition démocratique, sans exclusion des groupes d’opposition ou des minorités ethniques ou religieuses.

Les participants ont, aussi, appelé à prendre les mesures qui s’imposent afin de mettre fin à toutes les formes de détournements des aides internationales, destinées aux populations se trouvant dans les zones de conflit et de litige. Et de plaider pour le bannissement de toutes les formes de soutien aux groupes rebelles et séparatistes menaçant l’intégrité territoriale et nationale des Etats d’Afrique.

S’agissant de la question libyenne, ils ont jugé fondamental d’appuyer le processus de dialogue entre les différentes parties du conflit libyen, parrainé par l’ONU, de sorte à dégripper la situation d’insécurité qu’il génère et à préserver l’unité territoriale de cet Etat africain.

Par ailleurs, il convient de mettre en place des mesures urgentes visant à éradiquer le phénomène de la piraterie dans le Golfe de Guinée, avec à l’appui une coordination opérationnelle entre les Etats concernés et l’ensemble des Etats riverains de l’Atlantique sud.

Placée sous le thème "L’Afrique face aux menaces transnationales et asymétriques", la 6ème édition du Marrakech Security Forum s’est tenue les 13 et 14 février avec la participation de quelque 300 hauts responsables civils, militaires, sécuritaires, experts et représentants d’organisations internationales.

Co-organisée par la Fédération Africaine des Etudes Stratégiques et le Centre Marocain des Etudes Stratégiques, ce conclave a servi de tribune pour les participants, provenant de 74 pays, pour stimuler une meilleure compréhension de thématiques clés pour le devenir du continent africain.

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