Maroc: toujours pas de nouveau gouvernement un mois après les élections

Un mois après sa victoire aux législatives au Maroc, le Premier ministre islamiste Abdelilah Benkirane poursuit ses consultations pour la formation de sa future coalition, alors que le roi Mohammed VI a mis en garde les partis politiques contre les calculs « arithmétiques ».

Les élections législatives du 7 octobre avaient vu la large victoire des islamistes du Parti justice et développement (PJD).

A la tête du gouvernement de coalition depuis cinq ans, M. Benkirane (également secrétaire général du PJD), avait été reconduit dans ses fonctions par le roi et chargé de former une nouvelle majorité.

Il mène depuis d’intenses tractations avec les partis représentés au Parlement, à l’exception notable de ses rivaux du Parti authenticité et modernité (PAM, sociaux-libéraux), arrivé en seconde position au scrutin.

Le PJD avait obtenu 125 députés, contre 102 au PAM, sur un total de 395 sièges. De l’avis des analystes, ces législatives avaient consacré le "bipartisme" et marqué un net recul pour tous les autres partis, avec une représentation morcelée compliquant d’autant la formation d’une nouvelle majorité.

En un mois de négociations, M. Benkirane a obtenu le ralliement des ex-communistes du PPS, qui faisaient partie de la précédente coalition, et l’Istiqlal, parti historique de l’indépendance qui s’était retiré du gouvernement en 2013.

Mais selon le PJD, Aziz Akhannouch, le nouveau président du RNI (libéraux), parti également membre de l’ex-majorité, ferait monter les enchères et tenterait d’imposer ses conditions à Benkirane.

Le président du RNI a catégoriquement démenti ces accusations et dénoncé le PJD de les propager.

Dimanche soir, dans son discours à l’occasion du 41ème anniversaire de la Marche verte, prononcé cette année depuis Dakar et placé sous le signe de l’Afrique, Mohammed VI a directement évoqué la question de la formation du nouveau gouvernement en des termes critiques.

"La formation du prochain gouvernement ne doit pas être une affaire d’arithmétique, où il s’agit de satisfaire les désidératas de partis politiques et de constituer une majorité numérique, comme s’il était question de partager un butin électoral", a-t-il lancé.

"Le gouvernement, c’est plutôt un programme clair et des priorités définies (…), une structuration efficace et harmonieuse (…), un ensemble de compétences qualifiées. Je veillerai donc à ce que la formation du prochain gouvernement se fasse conformément à ces critères et suivant une méthodologie rigoureuse. Et je ne tolérerai aucune tentative de s’en écarter", a prévenu Mohammed VI.

(Avec AFP)

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