Maroc : premier conseil d’un gouvernement «très machiste»

Maroc : premier conseil d’un gouvernement «très machiste»
La nouvelle équipe gouvernementale qui ne compte qu’une seule femme s’est réunie ce jeudi pour son premier conseil de gouvernement sous la conduite de l’islamiste Abdelilah Benkirane.

Le nouveau gouvernement, composé de 30 ministres, ne compte en effet que Mme Bassima Hakkaoui (Parti de la justice et du développement, PJD), ministre de la solidarité, de la femme, de la famille et du développement social.

Cette marginalisation explicite de la femme a suscité colère et incompréhension des associations féminines ainsi que de citoyens et autres observateurs d’autant que la nouvelle Constitution que ce gouvernement, fraîchement nommé, a promis d’appliquer consacre l’égalité et l’équité entre hommes et femmes. Est-ce du machisme?

Face aux critique, le premier ministre Benkirane a assuré qu’il n’y avait aucune volonté d’exclure les femmes."Je peux vous assurer qu’il n’y avait aucune volonté d’exclure les femmes de ce gouvernement", a-t-il dit lors d’une rencontre avec des journalistes à Rabat, à sa sortie de la première réunion du conseil de gouvernement.

"Il n’y a aucune raison de s’indigner. Ce n’est pas un problème. Ce qu’il faut surtout, ce sont des gens compétents. Les partis ont essayé… mais ce n’est pas facile", a ajouté M. Benkirane en réponse à des critiques émanant notamment d’associations féministes. "Pour ce qui est de notre parti, il y avait au début 14 candidates au poste de ministres. Une seule a été retenue. Vous voyez? Ce n’est pas facile", a-t-il justifié.

Second accroc, ce premier conseil soulève déjà une polémique sur la constitutionnalité de sa tenue. Le nouvel exécutif n’ayant pas encore obtenu la confiance de la Chambre des Représentants.

Lors des travaux de son premier conseil de gouvernement, Abdelilah Benkirane, sans cravate du fait de son "allergie" à ce bout de tissu, a de nouveau répété que son gouvernement dialoguera avec toutes les parties en toute transparence et a insisté sur la nécessité de réconcilier le citoyen avec les institutions de l’Etat.

Le choix des ministres n’a pas non plus satisfait tout le monde notamment les Istiqlaliens qui reprochent à leur premier ministre sortant Abbas El Fassi les critères de ses choix, lesquels relèveraient du népotisme (deux de ses gendres sont ministres) et du clientélisme.

Selon des sources, des parlementaires istiqlaliens menacent de ne pas voter en faveur du gouvernement Benkirane dans l’attente de la tenue d’un congrès extraordinaire du parti pour destituer Abbas El Fassi de son poste de secrétaire général du parti.

L’opposition attend, elle aussi, de pied ferme la Déclaration gouvernementale qui devrait constituer le cadre général de la démarche du nouvel exécutif, conduit par le PJD. Certaines sources croient savoir qu’il faut attendre une dizaine de jours pour que le texte soit validé en Conseil des ministres. Le document préparatoire serait déjà élaboré par les quatre binômes formés par les partis alliés. Il s’est basé sur les programmes des partis constituant la nouvelle majorité (PJD, Istiqlal, PPS, MP).

Selon le nouveau ministre de l’Economie et des finances, Nizar Baraka. la préparation de la Déclaration gouvernementale sera guidée par les nouvelles dispositions constitutionnelles, la Charte de la majorité et les programmes électoraux de ses composantes.

Il a également indiqué que la Déclaration accordera la priorité à la question de la gouvernance, qui signifie la lutte contre la corruption, le développement de la transparence et l’encouragement d’une administration au service du citoyen.

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