Maroc-législatives: la candidature du salafiste et ultra-conservateur, Hammad Kabbaj, rejetée

La candidature de l’ultra-conservateur, Hammad El Kabbaj, aux élections législatives du 7 octobre a été invalidée ce vendredi par les autorités locales de la ville de Marrakech.

Le 26 août dernier, le Parti justice et développement (PJD,islamiste) avait désigné ce salafiste, notoirement antisémite, tête de liste de son parti pour la circonscription de Marrakech-Gueliz, un arrondissement emblématique de la ville ocre.

L’intéressé a reçu une lettre du wali de la Région Marrakech-Safi Abdelfattah Bjioui, lui signifiant l’invalidation de sa liste, au motif suivant : "L’enquête administrative menée au sujet de ce dossier de candidature a montré que le concerné a affiché à de nombreuses occasions des attitudes et positions contraires aux principes fondamentaux de la démocratie, consacrée par la constitution, en véhiculant des idées extrémistes incitant à la discrimination et à la haine , conduisant à la division et à la violence au sein de la société marocaine".

Sa désignation à Marrakech par le PJD a été jugée comme une provocation par nombre de Marocains. "Le PJD veut imposer des candidats qui contribueront à instaurer la peur au sein des esprits en considérant toute personne opposée à leur pensée comme étant un mécréant", avait protesté l’association "Touche pas à mon enfant", qui défend les droits des mineurs, dans un communiqué.

Ancien membre de l’association "Prédication et Coran", une association prônant une vision ultra-conservatrice de la société, Hammad El Kabbaj a longtemps côtoyé son fondateur Mohamed Al Maghraoui. En 2008, ce dernier avait émis une fatwa autorisant le mariage des fillettes de 9 ans.

Le jeune prédicateur, né en 1977, s’est également illustré par des vidéos-conférences dans lesquelles il appelait explicitement à exterminer les juifs.

Devant l’avalanche des critiques et réactions exprimées sur les réseaux sociaux, Hammad El Kabbaj vient par ailleurs de rétracter niant des propos haineux tenus à l’encontre de Aicha Echenna, l’une des figures les plus emblématiques du milieu associatif marocain et fondatrice de l’association "Solidarité féminine".

El Kabbaj avait traité Mme Aicha Echenna "d’icône de la débauche". Selon lui, elle est "la marraine des prostituées et de toutes les dépravées du pays".

Hammad El Kabbj peut toutefois contester le rejet de sa candidature devant la justice administrative. A moins que son parrain, le PJD, n’y renonce. Mais au lieu de saisir la justice, le prédicateur controversé a pris sa plume pour se plaindre auprès du roi Mohammed VI dans une lettre publié sur sa page Facebook.

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