Maroc : le Roi lance un régime d’assistance médicale pour 8,5 millions de démunis
Le roi Mohammed VI a lancé ce mardi à Casablanca le Régime d’assistance médicale pour les économiquement démunis (RAMED), qui va assurer à près de 8,5 millions le droit de tous aux soins de santé, à la protection sociale et à la couverture médicale.
En revanche, 4,5 millions de personnes en situation de vulnérabilité bénéficieront de la gratuité partielle, moyennant une cotisation annuelle de 120 dirhams plafonnée à 600 dirhams par famille.
Le nouveau régime, applicable dans les hôpitaux publics, les centres de santé et les structures sanitaires étatiques, propose le même panier de soins couvert par l’Assurance maladie obligatoire (AMO). Les soins pris en charge portent sur l’hospitalisation, y compris l’accouchement, les consultations spécialisées externes et de médecine d’urgence, les analyses de biologie et l’imagerie médicale (sauf scannographie). S’y ajoutent les prestations relatives à l’exploration fonctionnelle, les évacuations sanitaires inter-hospitalières en cas d’urgence et les actes de rééducation fonctionnelle.
Pour obtenir la carte RAMED, renouvelable tous les ans, le chef de famille doit constituer un dossier comprenant notamment les attestations de scolarisation des enfants à sa charge et des attestations de salaire, de vie collective et de résidence, qu’il doit déposer auprès des bureaux des autorités locales avec un formulaire de demande disponible sur place ou téléchargeable sur le site www.ramed.ma.
Il se voit alors remettre un récépissé valable pour 3 mois lui donnant accès à titre exclusif aux soins d’urgence, en attendant la validation de son dossier. S’il appartient à la catégorie bénéficiant de la gratuité partielle des soins, l’intéressé doit verser une cotisation annuelle de 120 dirhams par personne pour obtenir sa carte d’adhésion. Il en est exonéré le cas échéant.
Pour accompagner financièrement le nouveau régime, géré par le ministère de la Santé, le ministère de l’Intérieur et l’Agence nationale d’assurance maladie (ANAM), un budget d’au moins 2,7 milliards de dirhams a été mobilisé par l’Etat, à hauteur de 75 %, et par les collectivités locales, à hauteur de 6 %, alors que les cotisations annuelles des bénéficiaires représenteront 19 % de l’enveloppe budgétaire dédiée à la mise en place du Ramed.
La généralisation du Ramed constitue un pas significatif sur la voie de la réduction des disparités sociales et de l’instauration de l’Etat de droit et de démocratie où tous les citoyens sont traités sur un pied d’égalité, sans distinction de milieux ou de situation économique.