Maroc: la famille de l’étudiant assassiné Benaïssa Aït Ljid s’interroge sur le silence du ministère de la Justice

Maroc: la famille de l
Samedi 23 mars au théâtre Al Mansour de Rabat, ils étaient des centaines à réclamer justice pour le crime impuni de l’étudiant assassiné à Fès, Benaïssa Aït Ljid, et à exiger des réponses face au silence des autorités judiciaires, lesquelles ne semblent pas pressées de rouvrir le dossier de cet assassiné politique vieux de 20 ans et non encore entièrement élucidé.

Sous la banderole: «De Benjelloun et Aït Ljid à Choukri Belaid … un seul bourreau et une seule victime», la famille d’Aït Ljid, entourée par celle d’Omar Benjelloun et de la défense de l’opposant tunisien Choukri Belaid, assassiné par des islamistes tunisiens, a une nouvelle fois exigé que toute la lumière soit faite sur ce crime et que les personnes impliquées rendent des comptes, faisant allusion à l’actuel député du Parti de la Justice et du Développement (PJD), Abdelali Hamidine, à l’époque membre actif de la faction estudiantine islamiste «Islah wa Tajdid», branche du parti «Tawhid wal islah», actuel PJD.

Connu pour ses convictions politiques de gauche, Benaïssa Aït Ljid était responsable au sein de la commission transitoire universitaire où étaient représentées toutes les factions historiques de l’Union Nationale des Etudiants du Maroc (UNEM).

Le drame est survenu, le 25 février 1993, à l’issue d’un débats houleux au sein de la faculté de droit entre étudiants gauchistes et islamistes. Un groupe d’étudiants, affiliés à deux factions islamistes, Al AdlWa Al Ihsan (Justice et Bienfaisance) et Al Wahda wa Ttawasoul (Unité et Communication), affiliée à L’islah wa Ttaouhid, futur PJD, interceptent à proximité du campus universitaire Dhar Lmahraz un taxi que deux étudiants de la faction gauchiste, Benaïssa AÏt El Jid et Haddioui El Khemmar, s’apprêtent à prendre. Ils sont alors extirpés du taxi et sauvagement tabassés. Aït El Jid succombera, le 1er mars 1993, à un grave traumatisme crânien. Parmi les assaillants, un certain…Abdelali Hamidine.

La Famille de l’étudiant assassiné, tout comme ses nombreux soutiens, s’interroge sur les raisons du silence observé par le ministre de la Justice et des Libertés publiques, Mustapha Ramid, malgré la plainte transmise aux autorités judiciaires et qui comportait plusieurs noms d’accusés dont celui d’Abdelali Hamidine.

Pour la famille, si la Justice ne semble pas pressée d’appliquer la Constitution qui décrète que "Nul n’est au-dessus de la loi", la Chambre des Représentants doit alors demander au député de s’expliquer sur les accusations proférées à son encontre.

Déjà le 8 mars dernier, de nombreux manifestants lors d’un sit-in à Dhar Lmahraz à Fès (centre du Maroc) ont crié "Halte à l’impunité", réclamé toute la vérité et dénoncé l’injustice faite à la famille et à la mémoire de Benaïssa Aït Ljid.

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