Maroc : forte unanimité des partis politiques autour du Sahara, l’Etat algérien nouvellement montré du doigt

ous les partis politiques marocains, de toute tendance confondue, ont réitéré leur « unanimité» autour du Sahara, tout en dénonçant l’Etat algérien pour les « obstacles » qu’il dresse devant le règlement de cette question et en rejetant toute tentative visant à « élargir le mandat » de la mission de l’ONU au Sahara (MINURSO).
Dans leur ensemble, les Marocains estiment qu’ils n’ont pas de leçon à recevoir sur le respect des droits de l’Homme, surtout pas de la part d’un Etat voisin qui les « viole » à longueur de journée.

Les partis politiques réagissaient au lendemain d’une rencontre élargie au gouvernement et à des hauts responsables, axée sur le sahara et sur des indications selon lesquelles des parties hostiles au Maroc -en allusion surtout à l’Algérie- s’agitent, comme à l’accoutumée quand il s’agit du voisin de l’ouest, dans une tentative visant à l’élargissement au droit de l’Homme les prérogatives de la MINURSO .

Au terme de cette réunion, le Maroc, d’une même voix, a catégoriquement rejeté ces tentatives, faisant part une nouvelle fois du « consensus autour de la position constante du royaume du Maroc » au sujet de « ses provinces sahariennes ».

A noter que la tâche de la MINURSO est essentiellement limitée par le Conseil de sécurité de l’ONU au contrôle du cessez-le-feu de 1991 signé par le Maroc et le Polisario, un mouvement séparatiste soutenu par l’Algérie pour déstabiliser le royaume.

« Les autres parties au différend (Algérie et Polisario, ndlr) instrumentalisent méthodiquement la question des droits de l’Homme pour tenter de dévier le processus de négociations », selon un communiqué officiel publié après la réunion des partis politiques marocains.

Selon Rabat, les adversaires du Maroc se voient acculer au mur par les efforts qu’il mène dans tous les domaines y compris sa proposition de large autonomie au Sahara, saluée par la communauté internationale et visant à « mettre un terme à un conflit de 38 ans ».

Selon les partis politiques ces agissements des adversaires du Maroc tentent de torpiller le projet d’autonomie, jugée « crédible et sérieux » par l’ONU elle même.

Mercredi, la presse a été elle aussi unanime autour de la cause nationale, soulignant que le Maroc rejette « catégoriquement toute proposition tendant à l’élargissement du mandat de la MINURSO ou à la mise en place d’un mécanisme international alternatif de surveillance des droits de l’Homme dans ses provinces du Sud ».

Les journaux, partisans ou indépendants, rappellent que le Maroc a de « son propre gré pris des initiatives pour la promotion et la protection des droits de l’Homme y compris au Sahara ». Ils se sont félicités du consensus national, qualifiant ce dernier de « rempart contre toute décision unilatérale ».
Le parti islamiste Justice et Développement (PJD) dont le leader est Abdelillah Benkirane a mis en garde contre cette initiative tendant à élargir le mandat de la MINURSO au Sahara estimant qu’elle « mènera la région vers l’inconnu ».

« Cette initiative, tendant à dénaturer le mandat de la MINURSO, n’est pas en harmonie avec l’esprit de consensus tel que stipulé dans l’article 6 de la Charte des Nations Unies, a déclaré à la presse le secrétaire général adjoint du PJD Slimane Amrani.

« Toute initiative de ce genre portera atteinte à la souveraineté nationale qui est +une ligne rouge+ pour l’ensemble des Marocains, a affirmé le parti d’Abdelillah Benkirane, chef du gouvernement.

Saad Dine El Otmani, ministre des Affaires étrangères et membre de la direction du PJD a noté pour sa part que "depuis la présentation, en 2007, par le Maroc de son initiative d’autonomie, la question des droits de l’Homme a été constamment instrumentalisée pour tenter de dévier le processus de négociation et de servir de prétexte, aux autres parties, pour ne pas s’engager dans la recherche d’une solution politique au différend régional sur la Sahara".

Un autre poids lourd du gouvernement, le parti de l’Istiqlal a rejeté aussi ces tentatives.

« Les différentes composantes, gouvernement, partis et société civile feront face aux tentatives d’extension de la mission de la Minurso, qui sont menées par des petits lobbies connus pour leur hostilité au Maroc », a déclaré son secrétaire générale Hamid Chabat.

Abondant dans le même sens, un autre allié au gouvernement, le parti du Progrès et du socialisme (PPS, ex-communiste) a condamné « toute tentative de proposition visant à dénaturer le mandat de la MINURSO ».
Dans les rangs de l’opposition, l’unanimité autour des « provinces sahariennes du Maroc » est aussi sans faille.

« Il n’existe aucune raison juridique ou concrète pour confier à la MINURSO la surveillance de la situation des droits de l’Homme au Sahara au moment où le Maroc a accompli de grandes avancées dans la protection des droits et libertés individuelles et collectives, en ratifiant plusieurs conventions internationales en la matière », a affirmé l’Union socialiste des forces populaires (USFP), parti de l’ancien opposant Mehdi Benbarka.

Ce principal parti de gauche au Maroc, a averti que « toute modification du mandat de la mission onusienne risque de "créer de nouveaux foyers de tension dans la région sahélo-saharienne, avec leur lot de problèmes sécuritaires, politiques, sociaux et économiques".

Son premier secrétaire Driss Lachgar a qualifié cette initiative de "complot" visant à enterrer la résolution 1991 relative à la MINURSO en lui attribuant des compétences qui "n’ont jamais fait l’objet d’un accord" entre toutes les parties
Toujours du côté de l’opposition, le Rassemblement national des Indépendants (RNI, libéral) a rejeté toute initiative du genre. Son président, Salaheddine Mezouar, a estimé que cette proposition vise "à créer une nouvelle réalité sur le terrain".

Selon lui, cette démarche ne tient pas compte "des derniers développements que connaît la région et des efforts déployés par le Maroc pour consolider les droits de l’Homme ».

Il a souligné que "cette proposition passe en revanche sous silence le rôle joué par l’Algérie et le +polisario+ pour entraver toute solution à ce conflit artificiel ».

Un autre parti de gauche, le parti Travailliste de Abdelkrim Benatiq s’attache lui aussi au consensus national, estimant que « toute initiative visant à changer la nature du mandat de la MINURSO est en violation de l’accord de cessez-le-feu de 1991 ».

Le Maroc propose une large autonomie pour tourner la page de ce conflit et demande à l’Etat algérien, géniteur du Polisario de l’accepter.

Selon les partis politiques marocains l’Algérie rejette ce plan dans l’espoir de voir se créer un Etat indépendant soumis à ses ordres dans une région sahélo-saharienne déjà instable qui échappe à la loi(terrorisme, banditisme, trafic de drogue, d’armes et d’être humains).

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