Maroc: deux membres d’Amnesty expulsés pour avoir réalisé une enquête sans autorisation

Le Maroc a expulsé jeudi deux étrangers travaillant pour l’ONG Amnesty international pour avoir réalisé une enquête sans autorisation préalable, selon un communiqué du ministère de l’Intérieur.

Le ministère de l’Intérieur "a décidé l’expulsion à partir de jeudi du territoire national de deux ressortissants étrangers" qui ont réalisé une enquête sur la situation des immigrants et demandeurs d’asile "sans obtenir au préalable l’autorisation des autorités compétentes", selon le communiqué.

Amnesty a réagi dans un communiqué en qualifiant la décision marocaine de "tentative flagrante d’empêcher la recherche légitime sur les droits de l’Homme et de museler la critique dans le pays".

"La décision d’expulser notre personnel du Maroc (…) génère de sérieux soupçons sur le fait que les autorités ont quelques chose à cacher", est-il encore écrit.

Les autorités marocaines avaient demandé à Amnesty International, à travers la délégation interministérielle aux droits de l’Homme, "de ne pas effectuer cette mission jusqu’à la conclusion d’un accord entre les deux parties", est-il encore écrit.

La délégation interministérielle des droits de l’Homme est une institution officielle chargée de la coordination entre les secteurs gouvernementaux, les organismes de l’ONU et les ONG locales et internationales sur les problématiques liées aux droits humains.

Cette institution avait coordonné une année durant avec Amnesty international la réalisation d’une enquête sur la torture, publiée par l’ONG le 19 mai dernier, et dans laquelle elle appelle le royaume à entreprendre davantage d’efforts dans ce domaine.

De leur côté, les autorités ont estimé que "les condition d’honnêteté et d’objectivité" étaient "absentes" de ce rapport.

Les autorités marocaines avaient émis des réserves l’année dernière sur le choix d’Amnesty international d’inclure le royaume dans une liste de cinq pays concernés par une campagne internationale de lutte contre la torture.

Le Maroc a adhéré en novembre dernier au Protocole optionnel à la convention onusienne contre la torture (Opcat), ce qui doit aboutir à la création, d’ici la fin de l’année, d’un Mécanisme national de prévention (MNP) de la torture. Elle sera composée d’experts qui doivent encore être désignés

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