Maroc : Quand les droits de l’homme font leur cinéma sur grand écran

Narjis Rerhaye (A Rabat)

Du cinéma pour les droits de l’homme et la citoyenneté. C’est le pari de l’ Association des rencontres méditerranéennes du cinéma et des droits de l’Homme (ARMCDH) et de Fadwa Maroub, sa passionnée coordinatrice. Il faut être cinéphile et défenseure des droits humains pour y croire. Cela tombe bien Fadwa Maroub est les deux à la fois. Cette jeune femme adore le cinéma. Mais pas seulement. Après avoir travaillé avec le défunt Benzekri –un autre passionné de cinéma et de libertés- au sein de l’Instance Equité et Réconciliation, on la retrouve au conseil national des droits de l’homme puis à la délégation interministérielle des droits de l’homme.

L’ARMCDH existe depuis quelques années déjà. Tous les derniers jeudis du mois des films à la thématique forte liée aux droits humains et la citoyenneté sont projetés et suivis d’un débat. « Une manière de ressusciter les ciné-clubs qui ont accompagné une belle période d’un Maroc en quête de démocratie et de liberté. Des débats passionnés et passionnants étaient suscités. On assistait à des prises de parole spontanées, intelligentes C’était très formateur », se souvient ce nostalgique des ciné clubs créés par un certain Noureddine Sail.

L’ARMCDH aurait donc repris le flambeau en faisant du 7ème art un formidable moyen de sensibilisation et promotion des principes des droits de l’homme et des valeurs de la citoyenneté. C’est ainsi que depuis sa création, l’association organise des projections de films suivies de débats. Des masters classes sont également organisées. Des moyens d’informations et de sensibilisation sur des thématiques qui participent aux droits de l’Homme diffusées sur grand écran. Ce mardi 29 mai, c’est la violence à l’encontre des femmes qui est au centre du programme de l’association des rencontres méditerranéennes cinéma et droits de l’Homme. « La belle et la meute » de la Tunisienne Kaouther Ben Hania sera projeté, à Rabat, au cinéma Renaissance, suivi d’un débat. Le film raconte l’histoire d’une jeune Tunisienne violée lors d’une fête entre étudiants et de sa longue nuit durant laquelle elle va devoir lutter pour le respect de ses droits et de sa dignité.

Si les projections-débats de l’ARMCDH sont pour l’heure organisées à Rabat et à Casablanca, l’association a des projets plein sa besace pour investir d’autres régions du Maroc. Grâce à l’Union Européenne et l’Ambassade des Pays-Bas au Maroc, et en partenariat avec le conseil national des droits de l’Homme, le projet‘ "Le cinéma plateforme pour l’éducation aux droits de l’Homme et à la citoyenneté"prend forme. une session de formation aux droits de l’Homme et aux techniques d’animation cinéma- débat en faveur d’associations régionales est organisée du 29 au 30 Mai 2018, à l’Institut national de formation aux droits de l’Homme à Rabat.

« Le projet qui cible 6 villes du Maroc – Rabat, Casablanca, Kénitra, Tanger, Zagoura et Agadir- a pour objectif de créer une dynamique régionale de culture des droits de l’Homme à travers l’investissement des différents espaces de socialisation des jeunes ( le quartier, les écoles et les médias). Le projet qui s’appuie sur des associations relais aux niveaux des villes citées, s’articule autour de quatre niveaux d’actions : les projections débats ( dans les quartiers et dans les écoles), la formation des acteurs, la production de supports de sensibilisation et de supports de formation, et le plaidoyer pour l’intégration du cinéma comme moyen de sensibilisation aux droits de l’Homme dans le milieu scolaire », fait-on savoir du côté de l’association.

Les résultats attendus sont autant de promesses à la diffusion de la culture des droits de l’Homme.

Au moins 20.000 personnes par an sensibilisées aux questions des droits de l’Homme et de la citoyenneté, formations des associations relais aux droits de l’Homme et à l’animation de cinéclub, mise en place d’un réseau de cinéclubs de sensibilisation aux Droits de l’Homme ou encore organisation de projections régulières et débats , les droits humains et la citoyenneté font leur cinéma. Et c’est tant mieux.

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