Maroc-Procès Gdeim Izik : le tribunal militaire achève les auditions

Maroc-Procès Gdeim Izik : le tribunal militaire achève les auditions
Le Tribunal militaire à Rabat a achevé, vendredi soir, l’examen du dossier des 24 accusés dans l’affaire des événements liés au démantèlement du camp de Gdeim Izik à Laâyoune.

Le tribunal devra entendre samed les accusés une dernière fois avant de délibérer. Tout au long de la journée de vendredi, le tribunal a entendu les plaidoiries de la défense qui a requis l’acquitement de tous les accusés pour manque de preuves à charge, absence de l’intention criminelle, et inexistence d’éléments constitutifs du crime, et qualifié les procès verbaux de la police judiciaire de nuls et non avenus, de "copies conformes" les uns des autres et de viciés par les contradictions.

Les 24 mis en cause dans cette affaire, dont un est en état de liberté provisoire, sont poursuivies pour "constitution de bandes criminelles, violences contre les forces de l’ordre ayant entraîné la mort avec intention de la donner et mutilation de cadavres".

Dans sa réponse aux plaidoiries de la défense, le représentant du ministère public a insisté sur la validité et la légalité des procès verbaux de la police judiciaire, précisant que les éléments du crime sont réunis, notamment la présence d’un plan minutieux, d’instruments du crime, de fonds et du lieu de crime. Il a également présenté une série de photographies de personnes poursuivies, en uniforme militaire, avec des chefs du soi-disant "Polisario".

Le représentant du ministère public a, en outre, procédé à la projection d’images diffusées par une chaine de télévision espagnole d’enfants palestiniens victimes d’un carnage commis par les forces israéliennes et présentées comme étant des images du camp de Gdeim Izik pour induire en erreur l’opinion internationale.

De son côté, la défense a soutenu que les photos des mis en cause avec des responsables du "Polisario", présentées par le parquet, sont "la véritable raison de la poursuite" dont ils font l’objet, ajoutant que les arguments de ce dernier sont "sans fondement’.

La défense a également énuméré les vices qui ont entaché l’enquête et la préparation du dossier, sachant que le parquet avait précisé auparavant que toute contestation des décisions du juge d’instruction devait se faire au niveau de la chambre d’appel près la Cour d’appel de Laâyoune.

Parallèlement au procès, des militants associatifs ont organisé, vendredi devant le tribunal militaire à Rabat, un sit-in de solidarité avec les familles des victimes des événements de Gdeim Izik, dont le procès s’est ouvert le 1er février courant.

Munis des portraits des victimes, tous des membres des forces de l’ordre, et brandissant des drapeaux aux couleurs nationales, des dizaines de personnes se sont rassemblées devant le siège du tribunal où elles ont scandé des slogans appelant à rendre justice à la mémoire des martyrs du devoir national et réaffirmant leur mobilisation pour la défense de l’unité nationale.

Le sit-in a été marqué par la participation de plusieurs leaders des partis politiques nationaux et militants des droits de l’Homme.

Les événements de Gdeim Izik, qui remontent aux mois d’octobre-novembre 2010, avaient fait 11 morts parmi les forces de l’ordre, y compris un élément de la Protection civile, 70 blessés parmi ces mêmes forces, dont plusieurs grièvement atteints et quatre autres blessés parmi les civils, outre des dégâts matériels conséquents et dommages à des bâtiments publics et biens privés.

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