Maroc : Premier contact téléphonique entre le chef de gouvernement et Benabdallah, 48 heures après son limogeage
Narjis Rerhaye (A Rabat)
L’échange téléphonique entre le chef de gouvernement et le leader du PPS a eu lieu immédiatement après la réunion marathonienne du bureau politique des anciens communistes. La conversation, courtoise, a été plutôt brève. Benabdallah a informé celui qui préside aux destinées du gouvernement de la principale décision de l’instance exécutive de sa formation politique : la convocation du comité central le 4 novembre prochain qui décidera du retrait ou du maintien du PPS au gouvernement.
Les ténors du PPS se sont réunis en bureau politique pendant près de 7 heures. Une réunion à titre exceptionnel qui a débuté à 10h30 pour s’achever aux environs de 16 heures. Selon nos informations, les débats ont traduit la colère des dirigeants du PPS qui ont exprimé tout leur soutien aux « camarades » démis de leurs fonctions. Le communiqué rendu public à l’issue de la réunion le confirmera sans ambages. « (…)le Secrétaire Général du Parti et les deux camarades ayant assumé des responsabilités ministérielles, tant dans le gouvernement actuel que dans le précédent, concernés par ces décisions, ont accompli leurs missions avec un souci rigoureux de se conformer aux exigences des intérêts suprêmes de la patrie et du peuple, imprégnés en cela des principes et des valeurs du parti fondés sur un haut niveau de patriotisme et sur la nécessité de faire preuve du maximum d’honnêteté, de sincérité et de confiance », peut-on en effet y lire.
Au cours de cette réunion au sommet, plusieurs membres du BP ont réclamé le retrait immédiat de la majorité gouvernementale. D’autres ont évoqué le lourd tribut payé par le PPS résolument un inconditionnel de Benkirane. « A travers nos opinions, nous avons exprimé notre diversité dans l’unité », résume sobrement un cacique de ce parti fondé par Ali Yata.
Retrait ou maintien au sein de cet Exécutif ? Telle est l’épineuse question à laquelle devront répondre les membres du comité central réunis en session extraordinaire le 4 novembre prochain. La convocation du parlement du parti sera également l’occasion de faire le bilan de la participation du PPS au gouvernement El Otmani. Il y a plusieurs semaines déjà, Houcine El Ouardi, l’ancien ministre de la santé et Charafat Afilal la secrétaire d’Etat en charge de l’eau se sont plaints devant leurs pairs du bureau politique de leurs difficultés à exercer leur mandat, le chef de gouvernement étant sourd à leurs doléances et réclamations. « El Otmani et El Ouardi n’ont jamais été en odeur de sainteté », rappelle cette figure du PPS.
Partira, partira pas ? Le verdict sera rendu le 4 novembre. En attendant le PPS compte poursuivre « ses concertations sur la base des éléments nouveaux qui pourraient intervenir ». C’est la dernière phrase du communiqué du bureau politique du PPS. Le parti évoque des éléments nouveaux qui pourraient intervenir. Une manière de faire savoir que les ponts de communication sont loin d’être coupés….