Maroc-Gouvernement: Benkirane jette l’éponge

Dans un communiqué publié dimanche soir, Abdelilah Benkirane annonce l’arrêt des négociations avec le président du RNI Aziz Akhannouch pour la formation du futur gouvernement.

Le chef du gouvernement désigné a décidé d’arrêter toute forme de négociation avec le président du RNI et avec le Mouvement populaire P de Mohand Laenser.

"Étant donné que toute question attend une réponse, qu’Aziz Akhannouch (président du RNI) devait me donner une réponse sous 48 heures (…), et que celui-ci a préféré le faire via un plan de communication établi avec d’autres partis auxquels je n’ai posé aucune question, j’en conclus qu’il n’est pas en mesure de me répondre et qu’il n’y a pas lieu de poursuivre les négociations avec lui", a fait savoir M. Benkirane dans un communiqué.

"Il en est de même avec Mohand Laenser du Mouvement populaire", a-t-il ajouté dans son bref communiqué.

Un peu plus tôt dans la journée, ces deux partis s’étaient dits disposés à poursuivre les consultations, mais à la condition qu’ils soient associés à deux autres formations, l’Union Socialiste des Forces Populaires (USFP) et l’Union Constitutionnelle (UC), afin de "parvenir à la formation d’une majorité gouvernementale harmonieuse et solide".

Or le Premier ministre ne veut pas de l’USFP et de l’UC dans sa future majorité.

Dans un communiqué commun, le RNI, le MP, l’USFP et l’UC avaient réitéré leur disponibilité à poursuivre les consultations avec le chef du gouvernement désigné pour parvenir à la formation d’une majorité gouvernementale harmonieuse et solide qui sert les intérêts supérieurs du pays.

Après la victoire des islamistes du Parti justice et développement aux législatives du 7 octobre, talonné par le PAM, M. Benkirane (secrétaire général du PJD) avait été reconduit par le roi Mohammed VI à la tête du gouvernement de coalition qu’il dirige depuis cinq ans.

Les négociations ont néanmoins buté pendant près de trois mois autour de la participation du parti de l’Istiqlal (le parti historique de l’indépendance), allié de M. Benkirane, à la future majorité. Plusieurs formations, dont le RNI, s’opposaient à cette participation. Au fil des semaines, les discussions ont pris des allures de face à face politique entre MM. Benkirane et Akhannouch.

Un déblocage s’est fait sentir fin décembre après des déclarations polémiques sur la Mauritanie du chef de l’Istiqlal Hamid Chabat, ont eu pour conséquence sa mise à l’écart de fait de la future majorité.

Un conseil des ministres de l’équipe gouvernementale sortante, présidé par le roi Mohammed VI, est prévu lundi à Marrakech et devrait être déterminant dans la suite de la crise.

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