Maroc: Christine Taubira dérape à l’insu de son plein gré

Après la participation supposée du ministre français de l’Agriculture et porte-parole du gouvernement, à une activité organisée par le Polisario dans le Mans, voici le dérapage avérée de la ministre de la Justice, Christine Taubira sur le Maroc.

Rendant hommage au dessinateur Tignous, lâchement assassiné lors de l’attentat djihadiste contre l’hebdomadaire Charlie Hebdo qui a fait 12 morts, Mme Taubira, qui s’exprimait jeudi à l’Hôtel de ville de Montreuil lors des obsèques du dessinateur, évoque les tabous croqués par les dessinateurs comme l’interdiction de dessiner des églises en Russie. "Ces tabous nous révèlent les failles de certaines sociétés", dit-t-elle. "Anti-églises en Russie : tabou. Représentation de la mort en Suède: tabou", a poursuivi Mme Taubira, avant d’ajouter qu’ "Au Maroc, il est plus prudent de ne pas vouloir représenter le Roi".

Estimant qu’en France, il n’y a pas de tabous, M. Taubira a enchaîné qu’ "on peut tout dessiner y compris un prophète". "Dans la France de Voltaire et de l’irrévérence, on a le droit de se moquer des religions". (vidéo à partir 06:20)

La déclaration de la garde de Sceaux intervient dans un contexte difficile pour les relations franco-marocaines. Depuis le mois de février 2014, les canaux officiels entre Rabat et Paris fonctionnent au ralenti et la coopération judiciaire entre les deux pays a été suspendue à l’initiative du gouvernement marocain, après l’irruption de sept policiers à la résidence de l’ambassadeur du Maroc à Paris pour remettre la convocation d’un juge au patron de la Direction générale de la sécurité du territoire pour des allégations de torture.

D’autres couacs ont suivi compliquant davantage les chances d’une reprise à très court terme.

Interpellé ce jeudi 15 janvier lors des questions au gouvernement par le président du groupe d’amitié France-Maroc au Sénat, Christian Cambon, sur l’urgence de redonner aux relations franco-marocaines "leur niveau d’excellence et de confiance" dans le contexte de la menace terroriste et du "combat sans merci contre le terrorisme", le chef de la diplomatie, Laurent Fabius, a annoncé qu’il comptait se rendre prochainement aux Maroc pour désamorcer la crise.

"Je compte me rendre prochainement et personnellement au Maroc, qui, je le répète, est l’ami de la France", a déclaré M. Fabius devant les sénateurs français, indiquant que les deux pays "avancent" pour « trouver des solutions" afin de "rétablir les relations telles qu’elles n’auraient jamais dû cesser d’être", et soulignant "la nécessité absolue" de reprendre la coopération judiciaire et sécuritaire entre les deux pays.

Après l’attaque terroriste contre Charlie hebdo le 7 janvier, le Roi Mohammed VI avait adressé un message de condoléances et de solidarité au président François Hollande et condamné fermement cette attaque. Et le ministre des affaires étrangères, Salaheddine Mezouar, avait été dépêché en France pour présenter officiellement les condoléances du Maroc.

Dans un entretien à l’hebdomadaire Jeune Afrique de cette semaine, M. Mezouar est revenu sur cette crise, estimant que "Le facteur confiance est fondamental", et "quand cette confiance est ébranlée, il y a problème".

Pour le ministre Mezouar, "c’est cette absence d’engagement et de détermination, cette frilosité, cette sorte de porosité constatée au cœur même du pouvoir vis-à-vis des pressions de certains lobbies qui portent atteinte à la sérénité de notre relation".

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