Marion Maréchal et ses proches en quête d’une alternative hors partis

L’ancienne députée d’extrême droite Marion Maréchal et ses proches, dont le polémiste Eric Zemmour, se réunissent samedi à Paris en quête d’une "alternative" conservatrice à Emmanuel Macron, dans une démarche hors partis qui irrite le RN et suscite peu d’intérêt chez LR.

Marion Maréchal, officiellement retraitée de la politique (à l’âge de 29 ans) mais qui ne manque jamais de la commenter, sera le clou de la soirée.

Eric Zemmour, récemment condamné pour provocation à la haine religieuse, qui était à Perpignan lundi aux côtés du député RN Louis Aliot, ouvrira auparavant le bal des débats sur "l’alternative au progressisme", terme utilisé par Emmanuel Macron pour l’opposer au "nationalisme".

Deux contradicteurs devaient venir mais seul l’essayiste Raphaël Enthoven sera présent, pour demander si "le retour en arrière fait un programme". Le député LREM Aurélien Taché a, en revanche, renoncé à participer à la rencontre après le refus des organisateurs d’accréditer des journalistes jugés "agressifs et dénigrants". Des pratiques jugées "antidémocratiques" par l’élu du Val-d’Oise, même si finalement les journalistes ont été invités.

"Cathos-conservateurs"

Mme Maréchal, qui juge le RN "pas suffisant" pour gagner, considère que l’effondrement de LR aux élections européennes (8,5 % des voix) est "une opportunité" pour "ancrer dans un avenir commun" droite et extrême droite.

Il ne s’agit pas cependant de créer un "mouvement politique", se défend la jeune femme, qui a abandonné le nom Le Pen mais a toujours sa carte au RN et ne veut pas entrer en conflit avec sa tante Marine Le Pen, présidente du parti, de plus en plus agacée par ses initiatives.

Jugeant sa nièce "un peu jeune" pour représenter le RN en 2022, la cheffe du RN a demandé aux cadres de son parti de ne pas participer à ce qu’elle qualifie de "discussion" entre "cathos-conservateurs".

Seul l’eurodéputé RN Gilbert Collard, "électron libre" au RN, viendra parler des "juges". Le maire de Béziers Robert Ménard, soutenu par le RN, parlera de "l’abandon des villes moyennes".

Marion Maréchal a également fait des vagues chez LR pour avoir dîné fin juin avec plusieurs élus et militants du parti, hostiles aux alliances avec l’extrême droite.

Les députés LR ont été tous invités, y compris le favori pour la tête du parti Christian Jacob, qui a décliné, et le conservateur François-Xavier Bellamy, dont "l’agenda était déjà bloqué".

"Cinquième colonne"

Un jeune LR, Erik Tegnér, figure cependant parmi les organisateurs, avec le mensuel L’Incorrect et le réseau d’entrepreneurs "Cercle Audace".

Quelque 80 autres jeunes LR ont annoncé leur participation, dans une tribune publiée par Valeurs Actuelles, voulant "rebâtir une droite fière d’elle-même, sans tabou, et qui n’a pas peur de débattre".

"Des tables rondes de la droite +hors les murs+ ça fait longtemps qu’il y en a. Mais il manque l’essentiel: le mouvement qui portera ces idées", estime le politologue Jean-Yves Camus, en rappelant qu’Emmanuel Macron "la première chose qu’il a faite, c’est de créer un parti".

Islam et immigration seront des thèmes dominants. Un élu LR de Seine-Saint-Denis, Vijay Monany, qui milite pour que "la France redevienne la France", s’exprimera sur le coût de l’immigration. L’essayiste Laurent Obertone, très apprécié de Marine Le Pen, parlera de "La France et ses immigrés: côte à côte ou face à face ?".

Jean-Frédéric Poisson, ancien candidat à la primaire de la droite et président du très droitier petit Parti chrétien-démocrate, évoquera "l’islam, cinq piliers ou cinquième colonne", une expression qui désigne des militants infiltrés.

Seul parlementaire LR à venir à cette réunion, le député de l’Ain Xavier Breton parlera "bioéthique" à un public très opposé à l’élargissement de la procréation médicalement assistée (PMA).

La soirée sera conclue par la polémiste américaine, grand soutien de Donald Trump, Candace Owens, citée comme son inspiratrice par le tueur de Christchurch, qui a tué 50 fidèles dans deux mosquées de la ville néo-zélandaise en mars.

Le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan a déploré de n’avoir pas été invité, considérant avoir été "le seul qui a fait l’union en 2017" en s’alliant avec Marine Le Pen au second tour de la présidentielle.

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