Marine Le Pen a reconnu avoir salarié fictivement un assistant-garde du corps pour le «régulariser»

Marine Le Pen a reconnu devant les enquêteurs de l’organisme anti-fraude de l’UE, avoir salarié fictivement son garde du corps Thierry Légier comme assistant parlementaire pour «régulariser des salaires et charges» non réglés, selon un rapport dévoilé jeudi par Mediapart et Marianne.

Marine Le Pen a reconnu devant les enquêteurs de l’Olaf, organisme anti-fraude de l’UE, avoir salarié fictivement son garde du corps Thierry Légier comme assistant parlementaire pour «régulariser des salaires et charges» non réglés, selon un rapport de l’Olaf dévoilé jeudi par et .

La candidate FN à la présidentielle et eurodéputée «a reconnu d’une part que les bulletins de salaire établis sur la période d’octobre à décembre 2011 pour un montant de 41 554 euros n’ont jamais été payés au bénéficiaire indiqué, Thierry Légier, et que d’autre part elle n’avait pas employé M. Légier pendant ces trois mois», indique ce rapport transmis en juillet au président du Parlement européen, qui évalue le préjudice financier de l’UE à 340 000 euros. Le Pen aurait ainsi voulu «obtenir du Parlement la régularisation de dépenses de salaires et charges antérieures qui n’avaient pas été payées par ce dernier», indiquent ces extraits.

M. Légier «a travaillé quelques heures pendant quelques mois (…) dans le cadre de mes activités parlementaires», avait affirmé Marine Le Pen le 9 février sur France 2. Interrogée sur ces trois mois de contrat, elle a confirmé cette «régularisation». Toujours selon ces extraits, «Mme Le Pen a fait employer par le Parlement européen Mme Catherine Griset sur un poste d’assistante parlementaire accréditée à Bruxelles alors qu’elle était son assistante personnelle au siège de son parti en France depuis décembre 2010».

Un assistant parlementaire accrédité doit être employé «sur l’un des trois lieux de travail» (Bruxelles, Strasbourg, Luxembourg) du Parlement européen, et est «tenu de résider» à proximité. Interrogé par l’AFP, le bureau de presse de l’Olaf a indiqué, concernant M. Légier, que «l’enquête a révélé que la députée a produit un contrat de travail purement fictif concernant l’un de ses assistants».

Concernant Mme Griset, elle ne fournissait «en réalité pas d’assistance directe dans les locaux du Parlement européen à sa députée comme requis par les règles en vigueur, mais vivait dans les environs de Paris et exerçait une activité auprès du parti», a-t-on indiqué de même source. Le Parlement européen devait commencer mi-février à recouvrer effectivement les sommes versées pour M. Légier et Mme Griset, en amputant de moitié la paye de Mme Le Pen.

Dans leurs conclusions, les auteurs du rapport soulignent que « les faits en question pourraient être constitutifs d’infractions pénales d’abus de confiance, voire d’escroquerie ainsi que de faux et d’usages de faux, selon les dispositions respectives du code pénal français ». Des «sornettes» selon l’avocat de Marine Le Pen, Me Marcel Ceccaldi joint par . Sa cliente s’est contenté d’inviter, par SMS, nos confrères «être très prudent avec ce genre d’assertion diffamatoire». Mediapart, de son côté, n’a eu aucun signe de vie de la candidate FN à la présidentielle malgré ses relances pour obtenir une réaction.

Le parquet de Paris a ouvert mi-décembre une information judiciaire pour abus de confiance et recel, escroqueries en bande organisée, faux et usage de faux et travail dissimulé.

Libération

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