Marine Le Pen : Sarkozy « peut toujours essayer » de siphonner les voix du FN

La présidente du parti d’extrême droite assure que la stratégie de l’ex-président n’a « marché qu’une fois, les neuf autres fois ça n’a pas marché du tout ».

Au micro d’Europe 1, Marine Le Pen a été interrogée sur son éventuelle crainte de voir Nicolas Sarkozy « siphonner » les voix du FN. « Il peut toujours essayer, il l’a fait dix fois, ça a marché une fois », en 2007, « les neuf autres fois, ça n’a pas marché du tout », a jugé la candidate frontiste en Nord-Pas-de-Calais-Picardie pour le second tour des régionales. Les Républicains, auxquels elle est opposée dans sa grande région avec Xavier Bertrand et qu’affrontera aussi sa nièce Marion Maréchal-Le Pen en Paca avec Christian Estrosi, sont « tous la caricature d’eux-mêmes. Honnêtement, c’est une bande de faux jetons ! »

« Ils changent d’avis en fonction de leurs intérêts, ils sont capables de dire tout et l’inverse de tout. J’entendais Nicolas Sarkozy il y a quelques mois qui appelait à la guerre contre le FN », a-t-elle poursuivi. « Au moment où Nicolas Sarkozy essaie de draguer les électeurs du FN, Xavier Bertrand et Christian Estrosi font un virage sur la gauche, au point d’ailleurs […] de se retrouver sur la tranche. Qu’est-ce qu’ils pensent, quelles sont leurs convictions ? » a interrogé la fille de Jean-Marie Le Pen.

« Au fond d’eux-mêmes, ils pensent quoi ? »

Et de reprendre : « Sarkozy dit : On va réfléchir à la ligne de notre mouvement après les élections. Ils n’ont pas d’idées, pas de convictions ? Ils vont donc déterminer une stratégie : aujourd’hui on va être pour ou contre l’immigration, pour ou contre l’ouverture des frontières… ? Au fond d’eux-mêmes, ils pensent quoi ? J’ai l’impression que tous ces gens n’ont absolument aucune conviction, alors que les Français attendent de la sincérité », a martelé la dirigeante d’extrême droite.

Alors que des candidats LR comme Bertrand et Estrosi ont été accusés par leurs rivaux de gauche de faire une campagne régionale proche de celle du FN, Mme Le Pen a estimé qu’« ils disent la même chose que nous pour nous empêcher de le faire. Quand ils sont au pouvoir, ils ne mettent pas en oeuvre ce qu’ils sont venus prendre dans la besace du FN », a-t-elle déploré. Mardi soir, Nicolas Sarkozy a lancé à Rochefort, dans une manifeste main tendue à l’électorat du Front national, un appel au « peuple de France tenté par la radicalité » et « qui n’en peut plus de colère, d’exaspération, d’angoisse ».

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