Marathon de Londres : Kipchoge intouchable, Farah trouve ses limites

Le recordman du monde kényan Eliud Kipchoge a de nouveau démontré sa supériorité en remportant pour la 4e fois le marathon de Londres dimanche dans un temps exceptionnel, alors que le Britannique Mo Farah, seulement 5e, semble toucher ses limites sur la distance.

Un masque de sérénité. C’est ce qu’a proposé le Kényan Eliud Kipchoge à ses concurrents, en souffrance dans sa foulée ou décrochés, tout au long des 42,195 km du marathon de Londres. Vainqueur en 2 h 02 min 37 sec d’une course très relevée, le "King" Kipchoge semble intouchable sur la reine des courses de fond.

"Je suis heureux de gagner pour la quatrième fois ici, de faire l’histoire (…). Londres est incroyable, la foule me pousse", s’est réjoui le vainqueur au micro de la BBC.

Jusqu’au 40e km, deux Ethiopiens se sont pourtant accrochés à ses baskets (après environ 25 km derrière les lièvres) sans passer un relais malgré plusieurs invitations du Kényan. Profitant de la foulée du meilleur coureur du monde, Mosinet Geremew a pris la 2e place en 2 h 02:55., un temps plus rapide que l’ancien record du monde de Dennis Kimetto (2 h 02:57.) et Mule Wasihun la 3e place en 2 h 03:16., le 9e chrono de l’histoire.

Plus loin, décroché du groupe de tête à partir du 25e km, l’idole locale Mo Farah a longtemps menacé son propre record d’Europe, établi lors de sa victoire à Chicago l’an dernier. Mais avec une 5e place en 2 h 05 min 39 sec (il était 3e l’an dernier), il échoue à 28 secondes de son record.

– Farah "déçu" –

"Quel temps de Kipchoge, bravo à lui!, a réagi Farah au micro de la BBC. Je suis déçu de mon résultat, alors que l’entraînement se passe bien".

Quadruple champion olympique sur la piste (5.000 m et 10.000 m), le Britannique semble trouver, à 36 ans, ses limites sur la distance après avoir vécu une semaine mouvementée.

Il est au coeur d’une mystérieuse affaire d’agression, à l’origine d’une virulente passe d’armes avec une autre légende de l’athlétisme, l’Ethiopien Haile Gebreselassie.

En stage en Ethiopie fin mars pour préparer le marathon de Londres, Farah assure avoir été volé dans un hôtel détenu par Gebreselassie. Le double champion olympique éthiopien accuse en retour Mo Farah d’un comportement "honteux" et d’avoir agressé un couple dans la salle de sports de l’établissement, l’obligeant à jouer les médiateurs avec la police.

"J’étais concentré sur la course, je n’y ai pas pensé (à cette affaire), a assuré Farah. J’ai juste fait ce que j’avais à faire".

Chez les femmes, la Kényane Brigid Kosgei a décroché sa première victoire à Londres en 2 h 18 min 20 sec, devant sa compatriote Vivian Cheruiyot (2 h 20:14.) et l’Ethiopienne Roza Dereje (2 h 20:51.).

Contrairement aux hommes, qui ont suivi les lièvres sur un rythme très élevé, les favorites sont parties avec une vitesse étonnamment "lente", pour un premier semi-marathon couru en 1 h 11 min 38 sec. Brigid Kosgei a ensuite brutalement accéléré au 25e km: seule Vivian Cheruiyot a réussi à la suivre quelques minutes de plus avant que Kosgei ne s’envole seule.

"Je ne suis pas contente du temps, personne ne voulait prendre ses responsabilités dans la première partie de course. C’est pour ça que j’ai du partir seule", a indiqué Kosgei au micro de la BBC.

Dauphine de Cheruiyot l’an dernier, Kosgei a inversé les rôles en courant le 2e semi en 1 h 06:42., une accélération impressionnante qui lui permet de battre son record personnel et de devenir la 7e femme la plus rapide sur la distance.

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