Manuel Valls fera tout pour faire passe la loi Macron

Le Premier ministre Manuel Valls a laissé entendre clairement mardi qu’il était prêt à recourir à l’article 49-3 pour l’adoption du projet de loi sur la croissance et l’activité par l’Assemblée nationale, en déclarant que le gouvernement ferait "tout" pour le faire passer.

"A ce stade, je pense que si chacun se ressaisit, si chacun bien prend conscience qu’il se joue quelque chose d’important et que nous sommes à un moment de vérité, ce texte peut passer dans cet hémicycle", a-t-il dit lors de la séance des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale.

"Mais si ne c’est pas le cas (…) j’assumerai toutes mes responsabilités parce que ce texte est utile pour le pays et il est hors de question de le mettre en cause", a ajouté Manuel Valls. "Le gouvernement fera tout pour que cette loi passe."

Les députés français sont appelés mardi à voter un projet de loi assouplissant le travail du dimanche et réformant la profession très protégée des notaires, censé dans sa globalité "déverrouiller" l’économie du pays et donner des gages à Bruxelles.

Ce texte "Pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques", porté par le jeune ministre de l’Economie Emmanuel Macron, un ancien banquier d’affaires de 37 ans, devrait être adopté dans l’après-midi mais avec un vote plus serré que prévu en raison de "frondeurs" socialistes ayant annoncé mardi qu’ils voteraient contre le texte.

La plupart des parlementaires de l’opposition de droite UMP et du Front de gauche (extrême gauche) devraient se prononcer contre. En revanche, plusieurs représentants du centre droit devraient voter pour ou s’abstenir.

Sans attendre ce vote, le ministère des Finances a commis un impair en annonçant mardi matin dans un communiqué l’adoption du texte, avant de rectifier.

Le texte, qui sera soumis au printemps à la deuxième chambre, le Sénat, comporte quelque 200 articles. Le plus emblématique concerne le tabou du travail le dimanche dans un pays à majorité catholique et attaché à ses traditions, qui va bousculer les comportements.

"Notre pays est dos au mur et le statu quo n’est plus une option. Nous avons besoin d’un nouveau souffle", avait expliqué le ministre socialiste en présentant son texte, vivement critiqué lors de manifestations aux cris de "Macron, patrons, même combat".

Le représentant du patronat, Pierre Gattaz, a lui regretté mardi que le texte ait été "édulcoré" par rapport à "l’ambition de départ", estimant qu’il faudrait "cinq ou dix lois Macron si on veut vraiment repartir de l’avant".

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