La promotion sociale est bloquée dans de nombreux quartiers – souvent situés en périphérie des grandes agglomérations – entravée par le manque de mobilité, de transports et de services publics. Le taux de chômage des moins de 25 ans peut y dépasser les 50%.
Le souhait du gouvernement est de casser les ghettos en obligeant d’une part les villes à respecter leurs obligations de logements sociaux, et d’autre part à ne pas concentrer les pauvres dans les quartiers sensibles.
Une loi impose la construction de 25% de logements sociaux aux communes de plus de 3.500 habitants mais près de 220 villes ne la respectent pas.
Les préfets seront incités à se substituer à la commune pour la délivrance de permis de construire ou à la préemption d’immeubles ou de logements existants dans le but d’en faire des logements sociaux.
"Il faut arrêter d’ajouter de la pauvreté à la pauvreté", a déclaré le Premier ministre.
Les personnes les plus modestes ne pourront ainsi plus être relogés dans les 1.500 quartiers concernés pas la politique de la Ville et les logements détruits dans le cadre de la rénovation urbaine devront être reconstruits en priorité dans d’autres quartiers.
Manuel Valls a chiffré "autour d’un milliard d’euros" pour les trois prochaines années le coût de ces mesures.
Mais il ne s’agit pas d’un énième "nouveau plan" ou "plan Marshall" pour les banlieues, a-t-il insisté. Du "Développement social des quartiers" en 1982 au plan "Espoir banlieues" en 2008, les programmes se sont en effet succédés en France sans parvenir à résorber les "ghettos" urbains.
Un volet éducatif, avec notamment une modification de la carte de recrutement scolaire pour les collèges ou la scolarisation accrue des enfants de moins de trois ans dans les zones très prioritaires est également prévu.