Manoeuvres mauritaniennes

Manoeuvres mauritaniennes
Le retour chez lui du président mauritanien Mohamed Ould Abdelaziz, hospitalisé en France depuis le 14 octobre, ne semble pas aussi imminente que le disent ses proches. Selon des sources diplomatiques françaises, le chef de lʼEtat, officiellement «blessé par erreur» (voir TTU n° 750), reste à lʼhôpital militaire de Percy sous surveillance médicale. Un entre -tien à lʼElysée avec François
Hollande, annoncé pour le 24 octobre dans une note interne mauritanienne que TTU a consul tée, a dû être annulé. Selon lʼopposition mauritanienne, cette annonce relèverait dʼune ma noeuvre du Président pour «sauve garder les apparences et maintenir le statu quo». La Constitution ne prévoit en effet lʼintérim, qui échoit alors au président du Sénat, que dans les cas «de vacance ou dʼempêchement déclaré définitif», et 45 jours révolus dʼabsence du chef de lʼEtat. Mais lʼopacité entre tenue sur son état de santé et les informations contradictoires sur son retour produisent déjà pour lui des effets néfastes, car elles favorisent les rumeurs de coup dʼEtat — dont la Mauritanie est coutu mière. Face au risque dʼinstabilité, Paris table sur le général Mohamed Ould Ghazouani pour prendre en main le pays et endiguer les appétits de pouvoir de quelques colonels.
A titre préventif, le chef d’état major de lʼarmée, considéré comme le deuxième homme fort du pays, vient dʼailleurs dʼexiger le comman dement du Bataillon de la Sécurité présidentielle (Basep), actuelle ment sous lʼautorité du chef d’état-major particulier du Président, le colonel Dia Adama Oumar. Lʼoppo sition, quant à elle, prévoit de conti nuer à protester pour pousser le chef de lʼEtat à clarifier la situation.

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