"Ce qui se passe au Venezuela, c’est une prise en otage totale de toutes les institutions par un seul camp, par un seul parti politique", a déclaré à la presse Julio Borges, président du parlement, seule institution contrôlée par l’opposition.
Mme Ortega, une chaviste historique qui a pris ses distances depuis plusieurs mois avec M. Maduro, a indiqué qu’elle ne reconnaissait pas cette décision. Elle avait raconté dans la matinée à la presse que des unités de la Garde nationale bolivarienne (GNB) l’avaient empêchée d’accéder aux bureaux du Parquet général dans le centre de Caracas.
"C’est une dictature!" avait-elle dénoncé, tout en promettant de continuer "à lutter pour la liberté et la démocratie au Venezuela". "Non seulement ils arrêtent les gens arbitrairement, mais ils les font juger par la justice militaire, et maintenant ils ne laissent pas entrer la procureure générale dans son bureau".
Le Parquet général, qu’elle dirige, avait ouvert mercredi une enquête pour fraude électorale présumée lors du scrutin de l’Assemblée constituante le 30 juillet, réclamant en outre l’annulation de l’installation de cette toute-puissante institution.
Nommée en 2007 par le président Hugo Chavez (1999-2013), Mme Ortega était la principale figure institutionnelle à oser défier publiquement son successeur.
La Cour suprême de justice ((TSJ), accusée par l’opposition d’être inféodée au pouvoir, a annoncé plus tard que Mme Ortega serait jugée pour des "irrégularités". Ses comptes ont par ailleurs été bloqués et il lui a été interdit de quitter le pays.
Elle a aussitôt été remplacée à son poste par un proche du pouvoir, le "défenseur du peuple" (ombudsman) Tarek William Saab, 59 ans.
afp