Macron, von der Leyen et Tshisekedi têtes d’affiche mardi au Forum sur la Paix

Une trentaine de chefs d’Etat et de gouvernement sont attendus mardi au Forum de Paris sur la Paix pour défendre le multilatéralisme face à la montée des "égoïsmes nationaux" dans un monde de plus en plus fracturé, y compris entre alliés atlantistes.

Les présidents français Emmanuel Macron et congolais Félix Tshisekedi, la présidente désignée de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le vice-président chinois Wang Qishan donneront le coup d’envoi de cette deuxième édition du Forum, dont la création avait coïncidé en 2018 avec le Centenaire de la fin de la Grande guerre.

Emmanuel Macron sera très attendu après ses propos controversés sur l’Otan en état de "mort cérébrale" en raison du manque de coordination entre les Etats-Unis et l’Europe et du comportement unilatéral de la Turquie, membre de l’Alliance atlantique, en Syrie.

Ursula von der Leyen lui a déjà répondu en qualifiant l’Otan d’alliance "remarquable". Loin de son habituel ton policé, la chancelière allemande Angela Merkel a quant à elle déploré le "jugement intempestif" du président français.

S’il offre une tribune aux dirigeants de la planète, le Forum sur la Paix entend néanmoins se démarquer de celui de Davos, le rendez-vous économique le plus politique de la planète, ou de la traditionnelle Conférence de Munich sur la Sécurité.

Il se veut avant tout un lieu d’échange entre États, organisations internationales, ONG, entreprises et société civile afin de présenter des "solutions pour une meilleure organisation de la planète", expliquent ses organisateurs.

"Nous sommes confrontés à un défi de gouvernance entre l’ampleur globale des problèmes auxquels nous avons à faire face et la capacité du système international tel qu’il est structuré aujourd’hui de les traiter correctement", relève le président du Forum et ex-directeur général de l’Organisation mondiale du Commerce (OMC), Pascal Lamy.

– Priorité aux projets –

Changement climatique, inégalités, désinformation, cybercriminalité… face à tous ces défis, le Forum de Paris ambitionne d’être un relais d’actions concrètes et de "bonnes pratiques".

"On veut donner la priorité non pas aux discussions, aux colloques mais à la recherche de solutions. On va ainsi montrer, exposer, soumettre à débat une centaine de projets" portés par des ONG, des organisations internationales ou des Etats, souligne Pascal Lamy.

Les chefs d’Etat – notamment africains (Mali, Tchad, Niger, Liberia, Sierra Leone, Cameroun…) – et de gouvernement (Belgique, Tunisie, Somalie..) présents ainsi que le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres seront invités à découvrir ces projets dans les allées de la Grande Halle de La Villette, dans le nord de la capitale.

Combat contre le travail des enfants dans les mines de cobalt en République démocratique du Congo, protection de la biodiversité dans l’Himalaya, logiciel pour localiser les violences sexistes en temps réel au Pérou, accès à une information fiable au Sahel ou au Pakistan… les projets et débats couvriront un spectre large, mettant en exergue la place des jeunes dans la prise de décision politique.

A l’issue du Forum, une dizaine de projets seront retenus et accompagnés durant un an, avec un soutien médiatique et éventuellement financier.

"Ce que le Forum de Paris veut devenir petit à petit, c’est ce processus d’incubation. L’idée à terme, c’est d’en faire la plateforme mondiale de porteurs de projets", ambitionne Pascal Lamy.

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