Macron ou Le Pen: Qui sera le huitième président de la Ve République ?

Les Français votaient dimanche pour désigner leur prochain président, au terme d’une campagne électorale tendue opposant Emmanuel Macron, un centriste pro-européen à l’ascension inattendue, à la candidate de l’extrême droite Marine Le Pen.

A la mi-journée, la participation au scrutin, niché au coeur d’un week-end de trois jours, atteignait 28,23 %, un chiffre quasi-stable par rapport au premier tour mais en légère baisse par rapport au deuxième tour de 2012.

À 17 heures, la participation est en baisse par rapport au premier tour. le taux de participation est de 65,3 %, en baisse par rapport au premier tour (69,42 %). Au premier tour, la participation finale a atteint 78,69 %.

Arrivé en tête au premier tour, Emmanuel Macron, 39 ans, un ancien banquier d’affaires et ex-ministre de l’Economie du président sortant François Hollande, est donné largement favori du second tour de la présidentielle par les sondages qui le créditent de 61,5 à 63 % des voix, contre 37 à 38,5 % pour sa rivale Marine Le Pen, 48 ans. Celle ci espère surfer sur la vague populiste qui a provoqué la sortie de l’UE du Royaume-Uni et la victoire de Donald Trump aux Etats-Unis.

Pour la première fois en près de 60 ans, les deux grands partis traditionnels de la gauche (Parti socialiste) et de la droite (Les Républicains) sont écartés du deuxième tour.

Les deux prétendants, Macron et Le Pen, assurent incarner le renouvellement du paysage politique.

L’un, M. Macron, défend le libre-échange et veut approfondir l’intégration européenne, et l’autre, Mme Le Pen, dénonce la "mondialisation sauvage" et l’immigration et souhaite un "protectionnisme intelligent".

Piratage de données

L’entre-deux-tours a été marqué par des ralliements en masse à M. Macron (24,01 % des suffrages au premier tour le 23 avril), favori inattendu qui était quasi-inconnu il y a trois ans, pour faire barrage à Mme Le Pen (21,30 %).
Pour la deuxième fois en quinze ans, l’extrême droite, qui n’a cessé d’engranger les voix aux élections intermédiaires, accède au second tour de la présidentielle. Mais contrairement à ce qui s’était passé en 2002, la mobilisation populaire a été quasi inexistante. Et dans les rangs de la gauche radicale, certains refusent de "choisir entre la peste et le choléra".

Les deux candidats ont voté en fin de matinée dans le nord de la France, M. Macron dans la station balnéaire du Touquet et Mme Le Pen dans son fief ouvrier d’Hénin-Beaumont.

La campagne de l’entre-deux-tours s’est achevée vendredi sur un nouveau soubresaut, avec la diffusion dans les réseaux sociaux de plusieurs dizaines de milliers de documents internes de l’équipe de M. Macron, abondamment relayée par l’extrême droite sur Twitter. Une opération aussitôt qualifiée de "déstabilisation" par le candidat centriste.
La Commission nationale de contrôle de la campagne a demandé aux médias de ne pas publier le contenu de ces documents, "obtenus frauduleusement" et auxquels ont été "mêlées de fausses informations".

Les deux dernières semaines ont été particulièrement âpres, avec pour point culminant le débat télévisé de mercredi soir qui a viré au pugilat. La prestation de Mme Le Pen avait été sévèrement critiquée, y compris au sein de son propre camp.

50.000 membres des forces de l’ordre

Emmanuel Macron, qui deviendrait le plus jeune président de la République s’il était élu, a confié vendredi avoir déjà choisi le futur chef de son gouvernement, sans toutefois le nommer.
Le prochain Premier ministre sera chargé de mener la campagne des législatives des 11 et 18 juin, avec l’objectif de donner une majorité au nouveau chef de l’Etat.

Le vainqueur du scrutin a déjà été invité par M. Hollande, qui a renoncé à se représenter en raison de sa très forte impopularité, à participer à ses côtés lundi aux cérémonies de commémoration de la capitulation allemande en 1945.
Environ 47,5 millions de Français étaient appelés à voter à partir de 06h00 GMT et jusqu’à 17h00 GMT (voire 18h00 GMT à Paris et dans certaines autres grandes villes), le tout sous haute sécurité, plus de 50.000 policiers, gendarmes et militaires étant déployés pour la circonstance.

L’esplanade du musée du Louvre à Paris, où Emmanuel Macron a prévu de rassembler ses partisans en cas de victoire, a été brièvement évacuée dimanche après-midi en raison d’une alerte au colis suspect.

La France, qui vit depuis 2015 sous le régime de l’état d’urgence, a peut-être échappé à un nouvel attentat islamiste, avec l’arrestation dans la nuit de jeudi à vendredi d’un ancien militaire de 34 ans, converti à l’islam et ayant fait allégeance au groupe jihadiste Etat islamique (EI). Il a été interpellé à proximité d’une base militaire à Evreux, à une centaine de kilomètres au nord-ouest de Paris, avec des armes cachées à proximité.

Le 20 avril, trois jours avant le premier tour de la présidentielle, un policier avait été tué en plein centre de la capitale, sur l’avenue des Champs-Elysées. L’attaque avait été revendiquée par l’EI, à l’origine de la plupart des attentats qui ont fait 239 morts en France depuis janvier 2015.

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite