Macron loue les relations « intenses » entre France et Belgique

Emmanuel Macron a appelé lundi à renforcer « les relations intenses » entre la France et la Belgique, au premier jour d’une visite d’Etat inédite pour un président français depuis près d’un demi-siècle.

A Bruxelles puis à Gand, le chef de l’Etat s’est tenu éloigné de l’agitation de l’actualité française et en particulier du mouvement des "gilets jaunes" contre la hausse des prix des carburants. A une question de la presse sur le sujet, il a déclaré : "j’y répondrai en temps voulu mais ce n’est pas le lieu aujourd’hui".

M. Macron s’est donc surtout concentré sur un point : louer "l’amitié et les liens solides" des deux pays voisins, rappelant que la France avait avec la Belgique sa "plus longue frontière métropolitaine", longue d’environ 620 km.

Visite d’Etat oblige, le protocole a rythmé cette journée qu’Emmanuel Macron et son épouse Brigitte ont passé en bonne partie avec le roi Philippe et la reine Mathilde, toute de rouge vêtue.

Avant un banquet d’Etat, les deux couples ont visité le musée des Beaux-Arts de Gand pour admirer la rénovation d’un chef-d’oeuvre mondialement connu, "L’Agneau mystique", peint au début du XVe siècle par les frères Van Eyck. Pour le président français, ce chantier de longue haleine entamé en 2012 et prévu pour durer jusqu’en 2020 est "un extraordinaire travail scientifique et culturel mené par une équipe européenne".

L’Europe n’a cessé d’être vantée tant par Emmanuel Macron que par le Premier ministre belge, le libéral francophone Charles Michel, les deux quadragénaires se présentant comme les défenseurs du camp progressiste face à celui des populistes.

M. Michel, à la tête d’un gouvernement de centre droit depuis 2014, a ravi son invité en plaidant pour "le multilatéralisme" et "un nouvel élan pour l’Union européenne". "C’est cette ambition que nous voulons porter ensemble dans le débat européen", a déclaré le Premier ministre devant la presse.

"Nous sommes ensemble pour défendre un multilatéralisme fort", a également affirmé Emmanuel Macron, qui a déjà visité 19 des 27 autres pays de l’UE dans l’optique des élections européennes de mai 2019.

Réticences belges sur le pacte sur les migrations

MM. Macron et Michel, âgés respectivement de 40 et 42 ans, auront l’occasion de réaffirmer leur entente en répondant ensemble mardi aux questions de 800 étudiants à l’université de Louvain-La-Neuve en Wallonie. Un public auquel il a été demandé d’oser les questions dérangeantes.

En attendant, les deux dirigeants n’ont pas publiquement évoqué lundi le différend suscité par la récente décision de la Belgique d’acheter des avions de chasse américains F-35 au lieu d’appareils européens. Un choix qui avait été "regretté" par le président français et jugé contraire "aux intérêts européens".

Devant la presse, Emmanuel Macron a pris position sur un dossier sensible agitant la vie politique belge : le pacte de l’ONU sur les migrations, approuvé en juillet par les pays membres à l’exception des Etats-Unis.

Le président français a qualifié de "bon texte" ce pacte, dont la signature se heurte en Belgique aux réticences des nationalistes flamands de la N-VA, piliers de la coalition au pouvoir.

Cela met en porte-à-faux Charles Michel, qui s’était engagé en septembre à la tribune des Nations unies à soutenir le pacte.

Le texte, qui est combattu en Europe par plusieurs capitales, dont Vienne, Budapest et Prague, doit être entériné au cours d’un sommet à Marrakech les 10 et 11 décembre.

Mardi matin, Emmanuel Macron se rendra avec le roi Philippe à Molenbeek, une commune de l’agglomération bruxelloise devenue aux yeux du monde un fief de jihadistes après les attentats parisiens de novembre 2015, car plusieurs de leurs auteurs en étaient originaires.

Ils y seront accueillis à l’espace de travail partagé LaVallée, qui héberge environ 150 jeunes artistes et entrepreneurs des métiers de la culture.

Emmanuel Macron terminera son déplacement par une rencontre avec un échantillon représentatif des quelque 250.000 Français installés en Belgique.

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