Lutte anti-terroriste : Bouaida souligne la responsabilité collective de la communauté internationale

La ministre déléguée aux Affaires étrangères et à la Coopération, Mme Mbarka Bouaida, a souligné, mercredi à Washington, la responsabilité collective de la communauté internationale dans la lutte contre le terrorisme et mis en garde contre tout amalgame entre l’Islam et l’extrémisme violent.

Mme Bouaida s’exprimait à la veille de la 3è session du Dialogue stratégique Maroc-Etats-Unis, dans le cadre d’une conférence-débat sur "la contribution du Maroc à la lutte contre l’extrémisme religieux en Afrique et au Moyen-Orient", organisée par le think tank américain "Atlantic Council", et retransmise en direct sur la chaîne publique américaine "C-Span".

"Il est de notre responsabilité collective de nous prémunir contre les idéologies sectaires basées sur l’extrémisme violent", a insisté la ministre, en faisant observer que la prise de conscience à elle seule n’est pas suffisante.

En effet, a-t-elle expliqué, l’approche sécuritaire et législative tout comme d’autres mesures étatiques s’avèrent inopérantes pour contrer ce phénomène si elle ne prend pas en compte l’environnement régional et international.

Mme Bouaida a réitéré, dans ce cadre, la totale condamnation par le Maroc de toutes les formes de terrorisme et d’extrémisme violent, tout comme il dénonce la stigmatisation religieuse, ethnique ou raciale quels qu’en soient les motifs.

"Le Maroc a toujours mis son expertise à disposition à chaque fois qu’il a été sollicité en vue de trouver une réponse collective au fléau du terrorisme", a-t-elle indiqué, notant que c’est en s’attaquant aux sources de ce phénomène que "nous serons en mesure de contenir la propagation des idées radicales".

La ministre a, à cet égard, évoqué devant une assistance composée notamment d’ambassadeurs, d’experts, d’universitaires et de chercheurs, la stratégie holistique du Maroc pour la lutte anti-terroriste, notamment le plan d’action visant un engagement collectif pour la promotion de la tolérance.

Dans le cadre de ce plan, la ville de Fès abritera à la fin du mois en cours le premier sommet du genre des leaders religieux dans le but de prévenir l’incitation à la discrimination et à la violence. La ministre est également revenue sur les réformes du champ religieux initiées au Maroc sous la conduite du Roi Mohammed VI.

Ces réformes, a-t-elle poursuivi, englobent la modernisation de l’ensemble du champ religieux à travers le Conseil supérieur des Ouléma, la seule institution légalement habilitée à émettre des décrets religieux sur plusieurs questions, y compris celles à caractère social.

Dans le cadre de ces réformes, et eu égard au rôle de la femme dans la lutte contre l’extrémisme, le corps des Morchidates a été mis en place et œuvre aux côtés de ses homologues masculins à promouvoir un Islam modéré et tolérant.

Pour aider à véhiculer ce message et toucher le plus grand nombre possible de gens, 28 licences ont été accordées aux radios religieuses par les autorités en vue de la promotion de l’éducation religieuse, a-t-elle souligné. L’objectif de l’ensemble de ces réformes, a-t-elle dit, est de "combattre les fléaux du radicalisme et de l’obscurantisme".

Eu égard à la réussite de ces réformes, plusieurs pays africains et européens ont exprimé le souhait de bénéficier du programme du Maroc en matière de formation des Imams, a-t-elle rappelé.

En 2014, quelque 500 Imams ont ainsi bénéficié de cette formation au sein de l’Institut Mohammed VI de formation des Imams. Ces trois dernières années, plusieurs pays partenaires comme la Libye, la Tunisie, la Côte d’Ivoire, le Gabon, la Guinée, la France et les Maldives en ont également bénéficié, a indiqué Mme Bouaida.

C’est à travers cette approche que le Maroc contribue à la lutte contre l’extrémisme violent, dans le but de faire face à la montée des instabilités croissantes en Afrique et au Moyen Orient, a-t-elle précisé, soulignant qu’il est nécessaire d’accompagner et de compléter cette stratégie avec une vision holistique englobant les développements humain et économique et qui tient compte de la spécificité culturelle de chaque pays.

Dans ce combat contre l’extrémisme violent, il est nécessaire de prendre en considération la coopération sud-sud, dans le continent africain notamment, en mettant un accent particulier sur les jeunes afin qu’ils puissent bénéficier des opportunités dans un cadre positif et épanouissant, a-t-elle insisté.

"C’est dans ce sens que Sa Majesté le Roi a donné une nouvelle dynamique à la coopération entre le Maroc et l’Afrique subsaharienne en vue de consolider la solidarité et la coopération économique et religieuse", a-t-elle dit.

Pour illustrer l’engagement du Maroc dans la lutte contre le terrorisme et dans un esprit mu par les valeurs de concorde et de réconciliation, Mme Bouaida a aussi rappelé que le Royaume abrite le dialogue inter-libyen sous les auspices de l’ONU.

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