Londres : ouverture du procès des meurtriers présumés de Sophie Lionnet

Le corps calciné de la jeune fille au pair avait été retrouvé fin septembre dans le jardin de ses employeurs. Ces derniers nient l’avoir tuée.

Le procès des meurtriers présumés de Sophie Lionnet, une jeune Française au pair dont le corps calciné avait été retrouvé fin septembre dans le jardin de ses employeurs à Londres, s’ouvre ce lundi 19 mars devant la cour criminelle de l’Old Bailey à Londres. Ouissem Medouni, 40 ans, et Sabrina Kouider, 35 ans, nient avoir tué la jeune fille, âgée de 21 ans au moment des faits, et originaire de Troyes (nord-est de la France). Ouissem Medouni a plaidé coupable d’entrave à la justice pour avoir tenté de se « débarrasser » du corps « en le brûlant », selon les termes retenus pour ce chef d’inculpation.

Les deux Français ont été placés en détention depuis que la police britannique a découvert, le 20 septembre 2017, le cadavre de la jeune fille. Les autorités avaient été alertées par des voisins, intrigués par une épaisse fumée en provenance de l’habitation du couple, située dans le quartier de Southfields, dans le Sud-Ouest londonien. Le procès doit permettre de déterminer quand et comment Sophie Lionnet a été tuée. Son corps n’a toujours pas été rapatrié en France, des contre-expertises pouvant être ordonnées pendant les quatre semaines que doivent durer les débats. Ses parents pourront y assister grâce à une aide financière spéciale débloquée par l’État français pour prendre en charge leur transport et leur hébergement sur place, a déclaré à l’Agence France-Presse leur avocat, Frank Berton. « C’est assez rare pour être souligné », a-t-il ajouté.

« Redoubler de vigilance »

La mort de Sophie Lionnet avait provoqué une vive émotion parmi les jeunes au pair travaillant au Royaume-Uni, et plus largement au sein d’une partie de la communauté française. L’affaire avait également mis en lumière les difficultés, entre isolement et exploitation, parfois rencontrées par les au pair, souvent très jeunes et sans expérience, qui travaillent et habitent dans des familles à l’étranger. « L’histoire de Sophie m’a énormément touchée », avait confié à l’Agence France-Presse Glwadys Beya, une au pair de 24 ans installée à Londres. « C’est vraiment triste, et si on n’en parle pas, c’est une situation qui risque de se reproduire », avait-elle estimé.

Victoria, 21 ans, au pair à Warlingham, près de Londres, avait, elle, dit « espérer qu’une reconnaissance juridique plus précise encadrera le travail des au pairs » à l’avenir. Le 8 octobre, une marche silencieuse en hommage à Sophie Lionnet avait rassemblé une trentaine de personnes, membres de sa famille et amis, dans le quartier où elle vivait, à Londres. Sa cousine, Mélanie Lionnet, avait alors déclaré à l’Agence France-Presse que la jeune fille était « fatiguée » et qu’elle voulait « rentrer en France ». « Elle nous disait que ses employeurs ne l’avaient pas encore rémunérée, qu’une fois qu’ils l’auraient rémunérée, elle rentrerait. […] À chaque fois ils rajoutaient du temps, des excuses. »

afp

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