Libye: poursuite des négociations au Maroc, avant un déplacement à Berlin

Les délégations rivales libyennes ont poursuivi leur dialogue avec l’émissaire de l’ONU, mardi matin à Skhirat (Maroc), avant un déplacement prévu en Allemagne pour rencontrer des dirigeants internationaux, au lendemain d’un appel du G7 à des « décisions audacieuses » pour sortir le pays du chaos.

Les représentants des Parlements rivaux sont à nouveau réunis depuis lundi à Skhirat, station balnéaire proche de Rabat, où un nouveau projet d’accord leur a été soumis, avec l’espoir d’arracher la formation d’un gouvernement d’union d’ici le ramadan (17 juin).

En matinée, les délégations se sont entretenues séparément avec l’émissaire onusien, Bernardino Leon, selon un journaliste de l’AFP sur place. M. Leon devait ensuite tenir une conférence de presse vers 12H00 locales (11H00 GMT), d’après le porte-parole de la Mission de l’ONU (Manul), Samir Ghattas.

"Puis nous nous rendrons tous à Berlin pour rencontrer des dirigeants européens et de pays membres du Conseil de sécurité de l’ONU", a ajouté M. Ghattas, sans autre précision.

Selon l’agence marocaine MAP, cette réunion se tiendra en présence de "ministres des Affaires étrangères des membres permanents du Conseil de sécurité".

Un sommet des pays du G7 s’est tenu jusqu’à lundi en Bavière, dans le sud de l’Allemagne. Dans leur communiqué final, les participants ont mis la pression sur les délégations libyennes, face au chaos prévalant en Libye, les exhortant à prendre des "décisions politiques audacieuses".

"Nous appelons les Libyens de tous bords à saisir cette occasion pour déposer les armes", ont-ils écrit.

Plongée dans le chaos depuis la chute en 2011 de Mouammar Kadhafi et déchirée par des combats entre milices lourdement armées, la Libye est divisée entre deux autorités et confrontée à la montée en puissance du groupe Etat islamique (EI).

Elle compte actuellement deux gouvernements –et Parlements– rivaux: l’un dans la capitale Tripoli sous la coupe de Fajr Libya, coalition de milices dont certaines islamistes, et l’autre dans l’est du pays, le seul reconnu par la communauté internationale.

– ‘Faire taire les armes’ –

L’ONU tente depuis des mois de trouver un compromis et une quatrième mouture d’un projet d’accord a été remis lundi soir aux délégations à Skhirat. Celles-ci devront la soumettre à leur Parlement respectif avant de revenir au Maroc, dans l’espoir de conclure "en début de semaine prochaine" selon Bernardino Leon.

"Aujourd’hui, les yeux du peuple libyen sont sur vous avec l’espoir que votre action fera taire les armes", a proclamé lundi soir M. Leon.

Publié sur le site de la Manul, le dernier projet d’accord compte 69 articles et prévoit notamment la formation, pour un an, d’un gouvernement d’union, avec la désignation d’un Premier ministre disposant d’un mois pour soumettre sa composition au Parlement.

Bernardino Leon avait indiqué la semaine passée que l’ONU se tenait prête à fournir une liste de noms de personnalités susceptibles d’intégrer un gouvernement d’union nationale dès la signature d’un accord.

La Manul avait dans le même temps qualifié de "décisif" ce nouveau round de Skhirat, soulignant que les pourparlers étaient "à un point critique".

Elle avait appelé "toutes les parties à prendre leurs responsabilités face à l’histoire", en faisant valoir qu’il n’y avait "pas de solution militaire" possible.

Réunis dimanche au Caire, des responsables égyptiens, algériens et italiens ont également apporté leur "soutien" aux tractations. L’Italie a relevé qu’un accord permettrait de juguler le flux de migrants quittant les côtes de Libye pour rejoindre l’Europe.

L’Egypte redoute que les milices jihadistes qui occupent une partie de l’est de la Libye, en particulier celles affiliées au groupe EI, ne mettent en péril sa frontière occidentale, la forçant à ouvrir un second front. L’armée égyptienne combat déjà dans le Sinaï (est) un groupe très actif qui a fait allégeance à l’EI.

Essentiellement implanté jusque-là en Syrie et en Irak, l’EI a profité du chaos ambiant pour s’implanter en Libye l’an dernier.

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