Libye: le fief des jihadistes de l’EI cible de l’artillerie lourde
Les forces progouvernementales libyennes bombardaient vendredi à l’artillerie lourde le groupe Etat islamique (EI) à Syrte, au lendemain de leur entrée dans ce principal fief jihadiste en Libye qu’elles encerclent et cherchent à reprendre depuis un mois.
Daech est un acronyme en arabe de l’EI qui a installé son centre de commandement et de contrôle dans le complexe de Ouagadougou au centre de Syrte, ville située à 450 km à l’est de la capitale Tripoli et aux mains du groupe jihadiste depuis juin 2015.
L’opération surnommée "Libération de Syrte" a été lancée le 12 mai par des forces terrestres, aériennes et maritimes pour chasser l’EI d’une bande littorale d’environ 200 kilomètres de long dans le centre-nord du pays, dont la cité de Syrte.
Une perte de cette ville constituerait un énorme revers pour l’EI, Syrte étant sa principale base en Libye où le groupe jihadiste s’est implanté depuis fin 2014 à la faveur du chaos politique et sécuritaire consécutif à la révolte qui chassa du pouvoir Mouammar Kadhafi en 2011.
De surcroît, l’organisation jihadiste responsable d’exactions terribles et d’attentats meurtriers dans le monde fait face en Irak et en Syrie, les deux pays où elle est le mieux implantée, à de multiples offensives soutenues par les Etats-Unis et par la Russie.
L’émissaire de l’ONU pour la Libye, Martin Kobler, a laissé entendre dimanche que des forces spéciales américaines et françaises se trouvaient en Libye pour aider dans la lutte anti-EI, mais cette présence n’a pas été confirmée officiellement.
Les Etats-Unis se sont d’ailleurs réjouis des progrès des pro-GNA à Syrte. "Nous surveillons la situation très étroitement et sommes encouragés par ce que nous voyons", a dit le Pentagone. Cela "montre que le GNA comme les forces qui le soutiennent progressent".
Mercredi, le forces progouvernementales ont réussi à pénétrer à Syrte après avoir pris le contrôle de ses entrées à l’est et à l’ouest et avoir bloqué les accès maritimes grâce à la marine, selon des responsables militaires.