Libye : des députés dissidents nomment un président d’assemblée « provisoire »

Un groupe de 42 députés libyens qui boycottent le Parlement, installé dans l’est du pays, pour son soutien à l’offensive du maréchal Khalifa Haftar sur Tripoli, ont nommé dimanche un président "provisoire" à leur assemblée, laissant augurer d’une scission durable du Parlement.

"Quarante-deux députés ont désigné, pour une durée de 45 jours, Sadeq al-Keheli comme président provisoire du Parlement, Hammouda Siala comme porte-parole et Mossab al-Abded comme rapporteur", a indiqué à l’AFP le député Soleiman al-Faqih, à l’issue de la deuxième réunion à Tripoli.

"La décision de nommer al-Keheli provisoirement a pour but de donner la possibilité à d’autres députés de nous rejoindre, certains n’ayant pas pu le faire à cause de l’état de la sécurité à Tripoli", a ajouté M. Faqih.

"Tous les parlementaires sont les bienvenus dans la capitale de leurs pays, aucun d’eux n’en sera écarté", a-t-il rappelé.

Elu en 2014, le Parlement, qui compte 188 députés, s’est rapidement réfugié à Tobrouk (est) après la prise de Tripoli par une coalition de milices.

Une partie d’entre elles s’en sont depuis retirées mais d’autres sont encore dans la capitale où elles soutiennent le Gouvernement d’union nationale (GNA), reconnu par la communauté internationale.

Le président du Parlement, Aguila Saleh, soutient lui Khalifa Haftar, l’homme fort de l’Est libyen qui a lancé le 4 avril une offensive contre Tripoli avec son autoproclamée Armée nationale libyenne (ANL) pour en déloger les milices "terroristes".

Jeudi, ces parlementaires avaient tenu une première réunion à Tripoli, se démarquant du soutien du Parlement à la "guerre injustifiée" menée par le maréchal Haftar contre Tripoli.

Ils se sont réunis "pour souligner les effets dévastateurs de la guerre injustifiée contre la capitale et prendre position pour faire cesser les combats", avait déclaré jeudi Sadeq al-Keheli, élu de Tajoura et doyen de ces députés.

Les combats entre les forces alliées au GNA et l’ANL ont fait au moins 392 morts et 1.936 blessés, selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Environ 55.000 personnes ont également fui les combats, selon l’ONU.

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