Libye : au moins 21 morts depuis le début de l’offensive du camp Haftar

Au moins 21 personnes ont été tuées depuis le début jeudi des hostilités en Libye, a annoncé, dimanche, le ministère de la Santé du Gouvernement d’union nationale (GNA), reconnu par la communauté internationale.

Selon ce bilan communiqué par le poste des opérations centrales relevant du ministère, 27 personnes ont été également blessées dans ces affrontements éclatés au Sud de la capitale Tripoli entre les forces du GNA et de celles de l’armée Nationale Libyenne (ANL) dirigée par le maréchal Khalifa Haftar.

Suite à ces développements, la mission de l’ONU en Libye (Manul) avait lancé dimanche un "appel urgent" à une "trêve humanitaire" de deux heures dans la banlieue sud de Tripoli pour permettre l’évacuation des blessés et des civils, face à l’escalade militaire des derniers jours.

"La Manul appelle toutes les parties armées se trouvant dans la région de Wadi Rabi, al-Kayekh, Gasr Ben Ghachir et Al-Aziziya (au sud de Tripoli) à respecter une trêve humanitaire de 16H00 à 18H00 (de 14H00 à 16H00 GMT) pour sécuriser l’évacuation des blessés et des civils par les équipes de secours et du Croissant-Rouge libyen", a-t-elle indiqué dans un bref communiqué.

Dimanche, l’ANL, qui avait confirmé la mort de 14 de ses combattants, a affirmé avoir mené un premier raid aérien en banlieue même de Tripoli, ses rivaux du GNA annonçant pour leur part une "contre-offensive" généralisée dans "toutes les villes" du pays.

Ces proclamations, faites à la mi-journée, interviennent alors que de violents combats ont été rapportés en matinée à une cinquantaine de km au sud de la capitale Tripoli, laissant entrevoir une poursuite de l’escalade, à rebours des appels de l’ONU et de la communauté internationale à un apaisement.

L’annonce d’un premier raid aérien de l’ANL a été faite sur la page Facebook du "bureau des médias" de cette force autoproclamée et dirigée par le maréchal Haftar.

Dans le même temps, le nouveau porte-parole des forces du GNA, le colonel Mohamad Gnounou, a de son côté proclamé le début d’une "contre-offensive" pour "purger toutes les villes" des "forces illégitimes".

Cette opération, nommée "volcan de la colère", doit permettre de "nettoyer toutes les villes libyennes des agresseurs et des forces illégitimes", a dit ce porte-parole dans une déclaration à la presse à Tripoli.

"Nous ne permettrons pas de militariser l’Etat", a-t-il souligné.

Dans des déclarations publiées par la presse libyenne, le chef du GNA Fayez al-Sarraj a mis en garde contre la perspective d’une "guerre sans gagnant" en Libye.

"Nous avons tendu nos mains vers la paix mais après l’agression qui a eu lieu de la part des forces appartenant à Haftar et sa déclaration de guerre contre nos villes et notre capitale (…), il ne trouvera que force et fermeté", a prévenu M. Al-Sarraj.

M. Al-Sarraj a accusé M. Haftar de "détruire les efforts des Libyens et de la communauté internationale en vue d’une solution pacifique" à la crise.

Rappelant les arrangements trouvés avec M. Haftar lors de leurs rencontres, M. il a estimé que Haftar avait "trahi l’accord" et avait "tenté de le poignarder dans le dos".

Lors de leur dernière réunion fin février à Abou Dhabi, les deux hommes ont conclu un accord notamment en vue de former un gouvernement unifié et d’organiser des élections avant la fin de l’année.

Depuis la chute en 2011 du régime Kadhafi, la Libye est plongée dans le chaos avec la présence de nombreuses milices et les deux autorités rivales du GNA et de l’ANL.

La nouvelle escalade de violence intervient avant une Conférence nationale sous l’égide de l’ONU prévue mi-avril à Ghadamès, dans le sud-ouest du pays, afin de dresser une "feuille de route" avec la tenue d’élections pour tenter de sortir le pays de l’impasse.

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