Libye: 8 morts dans une attaque de l’EI contre un champ pétrolier

Le groupe jihadiste de l’Etat islamique (EI) a mené vendredi une attaque contre un champ pétrolier dans le sud de la Libye, tuant huit gardes, selon le porte-parole des gardes des installations pétrolières.

"Des extrémistes de la filiale libyenne du groupe EI ont mené une attaque surprise contre le champ pétrolier (d’al-Ghani), tuant huit soldats" qui gardaient le site, a déclaré Ali Al-Hassi.

Le champ al-Ghani, situé à 60 km au nord de la ville de Zela est exploité par la compagnie al-Harouge, une des filiales de la Compagnie nationale de pétrole (NOC). Zela est située à 750 km au sud-est de Tripoli.

La NOC a confirmé de son côté l’attaque qu’elle a attribuée à un "groupe armé d’inconnus", et selon son porte-parole Mohamed al-Hrari, deux étrangers: un Autrichien et un Philippins sont "portés disparus" après cette attaque.

Les deux hommes travaillaient dans une société de services sur le site, a-t-il précisé.

La NOC a confirmé la mort de huit soldats, en citant des sources des gardes des installations pétrolières.

M. al-Hassi a affirmé par ailleurs que les "forces gouvernementales ont repris le contrôle du site après l’arrivée de renforts d’autres sites pétroliers proches".

Des gardes des installations pétrolières ont annoncé mardi que des islamistes radicaux s’étaient emparés des champs d’Al-Mabrouk et Al-Bahi, situés à quelque 200 km au sud de Syrte (environ 500 km à l’est de Tripoli).

Le lendemain, la NOC a déclaré "l’état de force majeure" dans 11 champs pétroliers, dont Al-Ghani après la multiplication des attaques contre les sites de cette région qui rendent la production incertaine.

L’état de "force majeure", invoqué dans des circonstances exceptionnelles, permet une exonération de la responsabilité de la NOC en cas de non-respect des contrats de livraison de pétrole.

La NOC a menacé par ailleurs de "fermer tous les champs et ports pétroliers" du pays si la sécurité ne s’améliorait pas sur les sites.

La plupart des sites pétroliers sont à l’arrêt depuis plusieurs semaines, en raison des violences et du fonctionnement ralenti des terminaux d’exportation.

Une première attaque début février contre le champs al-Mabrouk avait fait au moins 11 morts. Cette attaque qui n’avait pas été revendiquée avait déjà été attribuée par les gardes à des islamistes radicaux.

Depuis plusieurs semaines, la Libye est le théâtre d’une série d’attaques revendiquées ou attribuées au groupe jihadiste EI qui contrôle des pans entiers de territoire en Syrie et en Irak.

L’industrie pétrolière libyenne, autrefois lucrative, est durement affectée par l’anarchie dans le pays. Avant la révolte de 2011 qui a renversé le régime de Mouammar Kadhafi, la production s’élevait à plus de 1,5 million de barils par jour, représentant 95% des exportations du pays et 75% de ses revenus.

Elle est tombée à quelque 350.000 barils par jour en décembre après que Fajr Libya, une coalition de milices notamment islamistes, a lancé une offensive pour s’emparer de terminaux pétroliers dans l’Est libyen. Cet assaut, qui avait provoqué des incendies dans des réservoirs pétroliers au terminal d’Al-Sedra, avait été repoussé par l’armée.

Fajr Libya a pris le contrôle de Tripoli en août 2014, et y a installé un gouvernement parallèle, réactivant le Parlement sortant, le Congrès général national (CGN).

Depuis, la Libye est dirigée par deux Parlements et deux gouvernements rivaux, dont un, reconnu par la communauté internationale, siège à Tobrouk (est).

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