Liban: le Premier ministre accuse le Hezbollah d’entraver la formation du gouvernement

Le Premier ministre libanais désigné Saad Hariri a accusé mardi le mouvement chiite Hezbollah d’entraver la formation du gouvernement, après plus de cinq mois de blocages et de négociations ardues sur fond de divisions politiques.

Les tractations traînent en longueur dans ce pays traditionnellement régi par un système politique complexe qui vise à garantir un fragile équilibre entre les communautés religieuses et les grands partis les représentant. Toute décision majeure doit souvent être prise par consensus.

A ce stade, le point de contentieux semble être la représentation au gouvernement de six députés sunnites opposés à M. Hariri et alliés au Hezbollah, qui réclament un ministère.

M. Hariri, considéré comme le chef de fil de la communauté sunnite, refuse de céder au profit de ces députés un des ministères qui pourrait revenir à son propre parti, tandis que le Hezbollah réclame une représentation pour les six.

"J’ai fait ce que j’avais à faire, et le gouvernement est prêt", a déclaré le Premier ministre lors d’une conférence de presse, regrettant que le Hezbollah "se mette dans une position où il est responsable de l’obstruction du gouvernement".

Après les élections législatives de mai, les premières en neuf ans, M. Hariri avait été rapidement reconduit à son poste et chargé de former une nouvelle équipe gouvernementale.

Samedi, le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah a dit refuser tout gouvernement qui n’apporterait pas de représentation aux six députés.

"Ces députés réclament leur droit et leur représentation", a-t-il martelé lors d’une allocution télévisée. "Nous resterons à leur côté un an, deux ans, mille ans" s’il le faut, a-t-il insisté.

Le mouvement chiite, poids lourd de la scène politique libanaise, est la seule formation à ne pas avoir démantelé son arsenal militaire après la guerre civile (1975-1990). Il intervient aujourd’hui militairement dans le conflit qui ravage depuis 2011 la Syrie voisine au côté du régime de Damas.

Ces dernières semaines, la formation du gouvernement semblait imminente, alors que les grands partis chrétiens avaient finalement réglé leurs divergences. Puis la question des députés sunnites a surgi.

En 2009, il avait fallu à M. Hariri cinq mois pour mettre en place un gouvernement, contre dix mois à l’ancien Premier ministre Tamam Salam (2013-2014).

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