Les primaires à gauche: Autopsie d’une défaite annoncée

Les matins blêmes de la primaire à gauche contredisent cruellement les grands soirs de la gauche socialiste et apparentée tant l’échec cuisant de cette mise à l’épreuve est retentissante.

Par Abderrahim Hafidi*

Les gazettes de ce matin de l’après premier tour, qui a vu l’intronisation de l’outsider Benoît Hamon, caracolant en tête et annonce, urbi et orbi, une défaite humiliante du candidat Manuel Valls, ces gazettes semblent se focaliser sur les symptômes de ce désastre. Alors qu’il faut aller au font de l’abîme pour scruter les "Non dit "de cette décomposition.

Le scénario" Primaire " de cette défaite de la Gauche de gouvernent fut d’abord l’œuvre magistrale de François Hollande Himself !

Le bilan désastreux de son quinquennat marqué par un palmarès de renoncements et de trahisons et une pléiade de confusions et de maladresses l’a poussé à l’ultime renoncement dont il a gardé le secret depuis des mois : renoncer, in fine, à défendre son bilan devant Les Français ouvrant la voie à une "guerre civile" de son camp ou ce qu’il en reste. Ce renoncement à ouvert les veines d’un Parti socialiste saignant à blanc.

La Primaire de la gauche fut donc le second round d’un naufrage politique et idéologique qui a vu s’affronter les composantes d’un Parti socialiste exhibant au grand jour les fractures qui couvaient depuis des années.

Et si cette primaire avait uns seule vertu, ce serait d’avoir été un moment de clarification – enfin – quant à la posture d’un PS imaginaire composé de forces et de lignes idéologiques incompatibles. Elle aura été aussi le prélude à son explosion.

Le verdict du premier tour de cette primaire confirme la disparition annoncée du Cycle du Congrès d’Epinay de juin 1971, qui avait rompu avec une sociale démocratie compromise Et défaillante de Guy Mollet et fut l’occasion d’un large regroupement de la famille socialiste, à l’exception du PSU : s’intégrait t au Parti socialiste la Convention des institutions républicaines (CIR), regroupement de clubs (Club des Jacobins, Démocratie et Université, etc.) présidé par François Mitterrand, et un nombre non négligeable des militants issus du "courant chrétien", notamment de la CFDT.

C’est ce cycle qui se ferme définitivement en attente d’une recomposions incertaine qu’accélère la nouvelle donne appelé Macron.
Car, est c’est la seconde explication de ce naufrage, Le spectre de ce fils "spiritueux " de la Hollandie a plané sur cette primaire et des milliers de socialistes ou sympathisants se sont abstenus d’aller voter "inutile" pour ces primaires de gauche, ayant déjà en tête Le vote "utile" le moment venu en faveur de Macron !

Celui doit de lécher les babines quant à la victoire annoncée de Benoît Hamon, nouvelle coqueluche de la gauche radicale et alter mondialiste dont La feuille de route programmatique détonne par une audace à toute épreuve mais jugée trop idéale pour en faire un programme crédible de gouvernance !

Quant à Mélenchon, son silence après ce résultat trahit sa déception de voir arriver un concurrent redoutable qui jour avec lui dans la même cour et qui risque de lui siphonner une partie de sa "clientèle" le privant ainsi du monopole de la gauche anti- gouvernement !
À ce stade, personne ne peut prédire l’étendu des dégâts collatéraux de ce qui semble bel et bien la mort d’un Parti socialiste notabilisé, libéralisé, et rompu à la Reelpolotik dont le quinquennat de Hollande en est la parfaite illustration.

L’indifférence de François Hollande vis à vis de cette primaire, lui préférant une pièce de théâtre le soir du débat télévisé entre Les 7 candidats et une virée au Chili le jour du premier tour) dénote chez lui sa conviction que les dès sont jetés, que Le PS est bel et bien fini et qu’il faille seulement l’accompagner "dignement" à sa dernière demeure. En silence.

*Abderrahim Hafidi, politologue, islamologue

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