Les incendies en Amazonie progressent, aide d’urgence du G7

Les feux de forêt en Amazonie ont encore progressé au cours des dernières 24 heures, au deuxième jour des opérations de lutte anti-incendie de l’armée brésilienne tandis que les pays du G7 annonçaient lundi le déblocage d’une aide d’urgence.

Dans l’Etat de Rondônia (nord-ouest), frontalier de la Bolivie, la ville de Porto Velho restait couverte de larges nuées de fumées lundi, malgré la mobilisation depuis dimanche par l’armée de deux avions C-130 Hercules.

A l’hôpital pour enfants Cosme e Damião, plusieurs familles attendent de voir un médecin. Dans cette ville d’un demi-million d’habitants, les pathologies vont de la toux sèche aux irritations oculaires, en passant par des troubles respiratoires ou des fièvres pouvant dégénérer en pneumonie.

"La fumée peut être très agressive. Les plus affectés sont les enfants et les personnes âgées", explique à l’AFP Sergio Pereira, le directeur de cet établissement qui a vu sa fréquentation augmenter.

Outre les appareils des forces aériennes, des dizaines de pompiers y ont été dépêchés pour lutter contre la progression des flammes. Le Brésil a également accepté l’aide d’Israël, qui a proposé d’envoyer un avion.

Jusqu’à présent, sept Etats, dont celui de Rondônia, ont fait appel à l’armée, dont 43.000 soldats basés en Amazonie. Mais le nombre des soldats réellement déployés sur le terrain et leur mode d’intervention restaient flous.

Dimanche, 1.113 nouveaux départs de feu ont été recensés au Brésil par l’Institut national de recherche spatiale (INPE).

Le président brésilien Jair Bolsonaro, sous une intense pression internationale, a ordonné une enquête sur des producteurs ruraux de l’État de Para (nord) accusés d’avoir organisé une "journée du feu" le 10 août en soutien aux efforts du président d’extrême droite pour affaiblir la surveillance de la protection environnementale.

Une majorité de Brésiliens (53,7%) désapprouvent la politique menée par Jair Bolsonaro, qui enregistre une forte baisse de sa popularité durant ces six derniers mois, selon un sondage publié lundi.

Face à l’aggravation des incendies dans une forêt vitale pour la planète, les sept pays les plus industrialisés, réunis à Biarritz, dans le sud-ouest de la France, ont promis de débloquer d’urgence 20 millions de dollars pour envoyer des avions bombardiers d’eau supplémentaires.

– "Besoin de pompiers et bombardiers" –

Par ailleurs, le G7 est tombé d’accord pour un plan d’aide "d’au moins 30 millions" de dollars, a précisé Emmanuel Macron, destiné à la reforestation, au niveau de l’ONU, qui doit être finalisé au cours de l’Assemblée générale des Nations unies fin septembre.

"Les pays d’Amazonie ont besoin d’urgence de brigades de sapeurs pompiers et d’avions spécialisés bombardiers d’eau", a déclaré le président chilien Sebastian Pinera, invité du G7.

Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, présent à Biarritz, a toutefois pressé la communauté internationale de "mobiliser bien plus de ressources pour aider les pays de l’Amazonie".

"Nous ne pouvons accepter qu’un président, Macron, lance des attaques déplacées et gratuites contre l’Amazonie, ni qu’il déguise ses intentions derrière l’idée d’une +alliance+ de pays du G7 pour +sauver+ l’Amazonie, comme si c’était une colonie", a réagi Jair Bolsonaro sur Twitter.

"Le respect de la souveraineté de quelque pays que ce soit est le minimum qu’on puisse attendre dans un monde civilisé", a-t-il ajouté, après plusieurs jours d’échanges musclés entre les deux dirigeants.

La veille, M. Macron avait déploré les propos "extraordinairement irrespectueux" du chef de l’Etat brésilien à l’encontre de son épouse Brigitte, disant espérer "très rapidement" que les Brésiliens "auront un président qui se comporte à la hauteur".

A la veille du G7, M. Macron avait déjà accusé M. Bolsonaro de lui avoir "menti" sur ses engagements en matière d’écologie et annoncé que la France s’opposait désormais à l’accord controversé de libre-échange entre l’UE et le Mercosur, un groupe de pays sud-américains, dont le Brésil.

Au total, près de 80.000 feux de forêt ont été répertoriés au Brésil depuis le début de l’année — un plus haut depuis 2013 — dont plus de la moitié en Amazonie.

L’Amazonie, dont 60% de la surface se trouve au Brésil, s’étend aussi en Bolivie, Colombie, Equateur, Guyane française, Guyana, Pérou, Suriname et Venezuela.

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