Les frondeurs socialistes en guerre ouverte contre le gouvernement Valls

Face à la rébellion d’une partie du Parti socialiste, , François Hollande et son Premier ministre ont haussé le ton contre des « frondeurs » socialistes, dont l’audace se nourrit de la défiance de l’opinion publique.

Débarqué du gouvernement fin août pour avoir en avoir critiqué la ligne, l’ancien ministre de l’Education nationale, Benoît Hamon, a expliqué sur RFI son abstention par le refus d’une politique qui "réduit les capacités d’intervention de la puissance publique (et) menace la République".

"Si la gauche ne se réinvente pas, oui, elle peut mourir", dramatise le Premier ministre dans un entretien musclé publié dans l’hebdomadaire L’Obs à paraître jeudi.

Appelant à "en finir avec la gauche passéiste, celle qui s’attache à un passé révolu et nostalgique, hantée par le surmoi marxiste et par le souvenir des Trente Glorieuses", il suggère même à sa famille politique de changer de nom.

Le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, lui a fait écho en rappelant devant la presse que le PS a lui-même été créé en 1971 sur les cendres de feu la SFIO.

Olivier Faure, député et porte-parole du PS, a relativisé les attaques du Premier ministre contre son propre camp. "Dans ce débat-là, Manuel Valls s’exprime comme militant et non pas comme Premier ministre et donc il est un parmi d’autres. Son expression vaut celle de ceux qui disent le contraire", a-t-il considéré dans les couloirs de l’Assemblée.

Lors d’une remise de décoration à Manuel Valls, François Hollande a quant à lui exprimé son agacement vis-à-vis des 39 députés PS, dont trois anciens ministres, qui ont refusé de voter mardi le volet recettes du budget 2015.

Chef d’un parti au bord de la crise de nerfs, le premier secrétaire Jean-Christophe Cambadélis a déclaré sur RTL "faire en sorte que tout le monde redescende sur terre, se calme un peu et soit en capacité de converger parce que le pays en a besoin".

En faisant le détail du scrutin de mardi à l’Assemblée, le Parti socialiste n’aurait eu, sans les radicaux de gauche, qu’une voix d’avance sur l’opposition sur un texte plus que tout autre marqueur de l’appartenance à une majorité.

Aux 39 abstentions socialistes s’est en effet ajoutée la mauvaise humeur de l’ensemble des élus Front de Gauche et d’une partie des écologistes et radicaux.

Le risque d’un blocage semble donc réel, alors que le processus de vote sur le budget ne fait que commencer.

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