Les députés russes adoptent deux lois antiterroristes controversées

Les députés russes ont adopté vendredi deux lois antiterroristes controversées, dénoncées par l’opposition, dont une renforce notamment la surveillance des communications, en obligeant les compagnies Internet à stocker les données des utilisateurs pendant des mois.

La première loi, adoptée par les députés de la Douma d’Etat (chambre basse du Parlement) lors de leur dernière réunion avant les vacances d’été, introduit notamment des peines de prison pour la non-dénonciation d’un délit, abaisse l’âge de la responsabilité pénale à 14 ans et introduit des peines allant jusqu’à sept ans de détention pour la "justification publique du terrorisme", y compris sur Internet.

La deuxième vise à renforcer la surveillance par les services spéciaux des réseaux de communication, en obligeant les compagnies Internet à stocker les messages, appels et données des utilisateurs pendant six mois pour les transmettre aux "agences gouvernementales appropriées" sur leur demande.

Les réseaux sociaux se voient également obligés de stocker ce type d’informations pendant six mois, selon cette loi qui doit encore être approuvée par le Conseil de la Fédération (chambre haute) et promulguée par le président Vladimir Poutine.

Ces lois ont été dénoncées par l’opposition russe comme une tentative de "surveillance totale" de la part des autorités.

"Le système d’enregistrement de tous les appels et la création des bases de données n’a rien à voir avec la lutte contre le terrorisme", a déclaré un député d’opposition, Dmitri Goudkov, peu avant le vote.

Pour l’analyste politique Konstantin Kalatchev, l’adoption de ces lois est avant tout liée aux élections législatives qui auront lieu en Russie en septembre.

"Pour lutter contre le terrorisme, la législation existante est plus que suffisante", a-t-il déclaré à l’AFP.

"C’est lié aux élections", affirme l’analyste, en estimant que les lois visent entre autres à "intimider les opposants au cas où, déçus par les élections, ils décident de sortir dans la rue" pour en contester les résultats.

Pour sa part, le vice-président d’une des plus grandes compagnies Internet en Russie, Mail.Ru, Vladimir Gabrielian, a dénoncé le coût exorbitant des dépenses nécessaires pour mettre en place les mesures stipulées par la loi.

"Le respect de ces demandes (…) va mettre l’industrie à la limite de la survie", a-t-il souligné, dans une tribune publiée sur le site économique RBK.

AFP

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