Les avocats du journaliste algérien Mohamed Tamalt dénoncent de nombreuses incohérences sur sa mort

Les avocats du journaliste algérien Mohamed Tamalt, décédé dimanche dernier dans un hôpital d’Alger, où il était détenu, dénoncent de nombreuses incohérences dans les déclarations sur sa mort et réclament son dossier médical, indique le journal français « La Croix ».

Selon le quotidien, l’avocat algérien Amine Sidhoum, qui fait partie du réseau des avocats de défense des droits humains, a déclaré qu’il déposera une demande auprès du procureur pour obtenir l’intégralité du dossier médical de Mohamed Tamalt dès le début de sa détention, dénonçant l’incohérence des déclarations de l’administration pénitentiaire mentionnant un accident vasculaire cérébral puis une infection pulmonaire, et du médecin légiste qui évoque un œdème cérébral.

Le journal relève, par ailleurs, que la mort du journaliste a ému par delà les frontières de l’Algérie. "Cette nouvelle est un coup de massue pour tous ceux qui défendent la liberté d’informer en Algérie", a réagi la directrice du bureau Afrique du Nord de Reporters sans frontières Yasmine Kacha, citée par le quotidien, qui rappelle qu’Amnesty International avait demandé aux autorités algériennes d’"ouvrir une enquête indépendante, approfondie et transparente sur les circonstances de la mort du journaliste Mohamed Tamalt".

Et d’ajouter que la France a fait part de sa "préoccupation" concernant sa mort et réitéré "son attachement à la liberté de la presse et à la liberté d’expression partout dans le monde".

De double nationalité britannique et algérienne, Mohamed Tamalt, qui vivait en Grande-Bretagne, était venu en Algérie rendre visite à ses parents le 22 juin dernier. Le 27 juin, il a été arrêté avant d’être condamné, le 4 juillet, à une peine de deux ans de prison ferme assortie d’une amende de 200.000 dinars. Il était poursuivi pour "outrage à corps constitué" et "atteinte aux personnalités de l’État", suite à des articles publiés sur les réseaux sociaux. Sa libération sous caution a été rejetée, ses avocats s’étant retirés de l’audience en signe de protestation contre ce qu’ils ont qualifié de "détention arbitraire".

Cité par le journal, l’un de ses avocats souligne que la condamnation de Mohamed Tamalt est "symptomatique d’un durcissement du régime à l’encontre de tous ceux qui le critiquent". Il rappelle que l’ancien journaliste et membre de la ligue algérienne des droits de l’Homme Hassan Bouras avait lui aussi été condamné à un an de prison ferme le 28 novembre pour outrage à corps constitué après avoir relayé des propos de personnes faisant état de corruption parmi les responsables de sécurité de la wilaya d’El Bayadh.

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite