Les avocats de la famille Rachidi portent plainte contre « Antena 3 » auprès du Collège des Journalistes de Catalogne

Une plainte sera déposée auprès de la Commission d’éthique du Collège des journalistes de Catalogne (nord-est de l’Espagne) contre la chaîne de télévision espagnole « Antena 3 » pour diffusion frauduleuse d’images à des fins politiques, ont annoncé à Barcelone, les avocats belges de la famille Rachidi, établie en Belgique.

"Antena 3" avait diffusé, en novembre dernier, une photo montrant les corps de quatre membres de la famille Rachidi sauvagement assassinés, en janvier 2010 à Casablanca, la présentant d’une manière malintentionnée comme étant celle d’une famille sahraouie tuée par les forces de l’ordre marocaines lors des incidents survenus le 8 novembre à Laâyoune.

S’exprimant lors d’une conférence de presse, organisée au siège du Centre international de la presse de Barcelone, à l’initiative de plusieurs ONG marocaines en Espagne, Me Marc Libert, membre du cabinet d’avocats Lallemand & Legros, a indiqué que cette initiative vise à dénoncer l’exploitation "éhontée" par Antena3 de la tragédie de cette famille marocaine et à mettre à nu la "manipulation à laquelle elle s’est livrée pour dénaturer les incidents de Laâyoune en vue d’induire en erreur l’opinion publique espagnole".

La démarche d’Antena3 est contraire à "la déontologie journalistique et constitue une violation flagrante des règles élémentaires de la profession", a ajouté Me Libert, soulignant que la famille Rachidi est "incapable de commencer son deuil en raison de l’exploitation de ses souffrances à des fins politiques".

"Cette manipulation a eu pour effet de rajouter du malheur au malheur de cette famille", a dit l’avocat belge, rappelant qu’une plainte a été déposée contre la chaine espagnole auprès d’un tribunal bruxellois pour réclamer des dommages et intérêts au profit de ses clients.

Antena3 "a délibérément dénaturé et falsifié la réalité en relation avec les incidents de Laâyoune, et partant, porté préjudice à la famille Rachidi et à l’ensemble du peuple marocain", a-t-il insisté, précisant que plus que deux mois après la diffusion de ce cliché, la chaîne espagnole n’a toujours pas présenté d’excuses à ses clients.

Abondant dans le même sens, Me Chistrophe Bernard-Glanz a qualifié d’"acte prémédité" la diffusion de cette image par la chaîne espagnole, l’objectif étant de ternir l’image du Maroc et la réputation de ses forces de sécurité et d’exploiter à des fins politiques les événements de Laâyoune.

"Il s’agit d’une violation flagrante et délibérée de la déontologie journalistique de la part d’Antena3", a encore estimé Me Bernnard-Glanz, appelant la télévision espagnole à faire son "mea culpa" et à présenter des excuses solennelles à ses clients.

Le drame et la tristesse de mes clients perdurent encore car selon toute vraisemblance la photo est toujours accessible sur le site internet d’Antena3", a noté l’avocat belge, soulignant sa volonté de saisir d’autres organisations humanitaires espagnoles pour attirer leur attention sur la désinformation à laquelle s’est livrée la chaine espagnole à travers la diffusion d’une image à des fins politiques.

Dans un témoignage émouvant, Nadia et Mokhtar Rachidi ont dénoncé avec force la démarche d’Antena3 qui a délibérément exploité leur souffrance pour dresser l’opinion publique espagnole et européenne contre le Maroc, d’autant plus que la diffusion du cliché en question intervenait à la veille du premier anniversaire du crime crapuleux dont été victimes les membres de leur famille.

"On demande que justice soit faite et qu’on retrouve notre dignité. Tout simplement on veut faire notre deuil dans la paix", a dit Nadia Rachidi, les larmes aux yeux.

"Un an après les faits, notre douleur est intacte et s’est même aggravée après la diffusion du cliché horrible de notre famille par la chaine espagnole", a enchainé Mokhtar Rachidi.Pour Hector Alvarez, membre de l’ordre des avocats de Catalogne, les agissements d’Antena3 constituent "bel et bien une violation" à la loi espagnole qui reconnaît le droit des personnes au respect de leur honneur et vie privé, précisant que le droit d’informer n’est pas absolu en vertu de la Charte européenne des droits de l’homme et de la Constitution espagnole.

"On ne peut en aucun cas porter atteinte à l’honneur et à la réputation des personnes sous prétexte d’exercice du droit à l’information", a insisté l’avocat catalan. Les médias et certains partis politiques espagnols "doivent se départir de leur nostalgie colonialiste et respecter la souveraineté du Maroc", a insisté Me Alvarez, fustigeant l’alignement de la presse ibérique sur le seul point de vue des séparatistes et son obstination à passer sous silence les efforts "sincères" déployés par le Maroc pour trouver une solution juste et équitable à la question du Sahara.

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