Les avocats de Diallo veulent relancer l’affaire à Paris

Les avocats de l’accusatrice de Dominique Strauss-Kahn, déboutée au pénal aux Etats-Unis, ont tenté mardi de relancer l’affaire en France par une plainte et une conférence de presse où ils ont fait état de pressions.

Quelques heures avant l’audience de New York qui devait formaliser l’abandon des charges contre l’ancien patron du FMI, Me Douglas Wigdor et Thibault de Montbrial, conseils de Nafissatou Diallo, ont assuré disposer des témoignages de plusieurs autres femmes se plaignant du comportement de Dominique Strauss-Kahn.

Ils ont dit qu’ils les utiliseraient éventuellement dans la procédure civile engagée aux Etats-Unis, maintenue malgré l’abandon des poursuites pénales, où Nafissatou Diallou demandera une réparation financière. Me de Montbrial a expliqué en outre avoir été victime de manoeuvres de déstabilisation.

"Depuis deux mois les réseaux strauss-kahniens en France déploient tous leurs efforts pour essayer de refaire une communication sur la virginité de M Strauss-Kahn", a dit Me de Montbrial.

Ces "réseaux" tentent aussi selon lui "de dissuader par différents moyens les femmes susceptibles de porter les coups les plus rudes à M. Strauss-Kahn dans les procédures américaines".

Il n’a pas donné de détails sur le nombre de femmes prêtes à témoigner, ni sur ce qu’elles auraient à dire, expliquant qu’elles hésiteraient encore en raison d’une supposée culture française du silence sur le sujet.

PLAINTE POUR SUBORNATION DE TEMOINS

Me de Montbrial a par ailleurs déposé mardi à Pontoise (Val-d’Oise) une plainte pour tentative de subornation de témoin contre un adjoint au maire socialiste de Sarcelles (Val-d’Oise), François Pupponi, un proche de Dominique Strauss-Kahn.

Cet élu aurait envisagé d’acheter le silence d’une femme susceptible de déposer contre Dominique Strauss-Kahn. Me de Montbrial a en outre accusé les "réseaux" de Dominique Strauss-Kahn d’avoir organisé la diffusion dans un quotidien et une agence de presse d’une fausse information sur une prétendue poursuite disciplinaire du barreau de Paris à son encontre.

L’avocat français de Nafissatou Diallo a ironisé sur la communication des amis politiques socialistes de Dominique Strauss-Kahn, qui avait été selon lui réglée à l’avance en cas de problème de comportement avec une femme.

"C’était l’accident industriel de la campagne présidentielle de M. Strauss-Kahn et la gestion de crise était prête. Il était évidemment connu pour ce qui concerne le comportement privé, il y avait là plus qu’un talon d’Achille susceptible de stopper net sa carrière politique", a-t-il dit.

L’entourage de Dominique-Strauss Kahn, qui fut maire de Sarcelles, déclare ne pas comprendre la plainte pour subornation de témoin.

"Ce qui est sûr, c’est qu’à Sarcelles, on ne connaÂŒt pas de témoin à cette affaire puisqu’il n’y a pas de témoin à cette affaire. C’est toujours compliqué de réagir sur des rumeurs et des allégations. Je crois que c’est encore une manoeuvre dilatoire", a dit François Pupponi sur BFM TV.

Contacté par Reuters, un des avocats français de Dominique Strauss-Kahn, Me Jean Veil, n’a pas souhaité réagir aux accusations des avocats de Nafissatou Diallo.

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