Les adresses Internet désormais disponibles en arabe

Des adresses Internet totalement écrites en caractères arabes… C’est possible! Pour la première fois depuis sa création en 1998, l’Internet Corporation for Assigned Names and Numbers (Icann), a rendu possible cette prousse technique.

Les adresses Internet désormais disponibles en arabe
Quarante ans après son invention, le plus grand changement technique sur Internet est intervenu, le 6 mai dernier avec l »écriture des adresses URL en caractères arabes.

Une mesure "historique", selon les termes employés par l’organisme américain, qui gère les noms de domaine Internet à l’échelle mondiale.

L’un des premiers sites à bénéficier de cette mesure est celui du ministère des communications égyptien. "Maintenant commence le plus difficile du travail. Les pays doivent désormais lancer les processus pour permettre l’accès au plus grand nombre de leurs habitants, au jour le jour" à ces services, souligne l’Icann sur son blog.

C’est le 19 avril dernier que le monopole de l’alphabet romain sur le système des adresses en ligne pour les utilisateurs d’Internet a pris fin, à la suite d’un accord conclu le 11 novembre 2009 entre l’UNESCO et l’organisme américain chargé de la gestion des noms de domaine mondiaux.

L’accord UNESCO-ICANN qualifié par les experts de ‘’grand pas vers une plus grande diversité linguistique sur le web’’, couvre un large éventail de domaines afin que les nouveaux développements puissent bénéficier au plus grand nombre de langues possible.

L’UNESCO a notamment mis son réseau d’experts linguistiques au service du processus pour informer les Etats membres sur les nouveaux noms de domaine mondiaux (NDM) et encourager d’autres grandes agences des Nations Unies à s’impliquer et établir des groupes de travail en vue d’aider les pays en développement et les pays les moins avancés à participer pleinement à cette avancée.

C’est un progrès que les utilisateurs d’autres alphabets que le romain réclamaient depuis longtemps. D’autant que l’Internet doit être multilingue pour que tous les groupes linguistiques puissent vraiment profiter de son potentiel exceptionnel.

En effet, durant les deux phases du Sommet mondial sur la société de l’information en 2003 et 2005, ainsi que les quatre éditions du Forum sur la gouvernance de l’Internet, l’UNSCO a poussé à ce que la communauté internationale reprenne à son compte quatre principes de base en vue de la création de sociétés du savoir : liberté d’expression, éducation de qualité pour tous, accès universel à l’information et au savoir, respect de la diversité linguistique et culturelle.

L’Egypte, l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis sont les premiers pays à pouvoir utiliser les domaines géographiques – à l’image du ".fr" – en langue arabe. Jusqu’à présent, l’adresse Internet pouvait être écrite en arabe, mais ce n’était pas le cas du suffixe géographique en fin d’adresse.

L’ouverture des adresses Internet aux langues non latines devrait bénéficier prochainement à d’autres langues, comme le cyrillique ou l’hébreu. Au total, une vingtaine de pays ont déposé des demandes auprès de l’Icann.

Avec cette initiative, l’Icann entend lutter contre la "balkanisation" du Web. Mais en réalité, la Chine, qui compte désormais 400 millions d’internautes, propose déjà des systèmes "alternatifs" qui contournent le système de l’Icann et permettent d’écrire les adresses en chinois.

Sur les 1,6 milliard d’utilisateurs dans le monde aujourd’hui, plus de la moitié utilisent des langues dont l’écriture n’est pas en caractères romains, ce qui confirme l’intérêt de ce grand changement technique pour la communauté mondiale de l’Internet et surtout pour la promotion et la reconnaissance de la diversité culturelle comme atout indispensable à la compréhension mutuelle et au dialogue entre les civilisations et les cultures.

‘’Promouvoir la diversité culturelle, patrimoine commun de l’humanité, et son corollaire, le dialogue, constitue un véritable enjeu dans le monde d’aujourd’hui, et se trouve au cœur des préoccupations de l’UNESCO et de l’ICANN’’, résume, pour sa part, le président d’ICANN, Rod Beckstromu.

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