Les Suisses tournent le dos à leur tradition d’accueil des demandeurs d’asile

Les Suisses semblent vouloir en finir avec leur longue tradition d’accueil des requérants d’asile, en plébiscitant dimanche une nouvelle loi qui leur impose des conditions draconiennes jugées "inhumaines et inutiles" par les Verts et certains milieux de gauche.

La loi était entrée en vigueur en mars dernier, mais ses détracteurs ont lancé une initiative populaire pour rejeter les mesures introduites "en urgence" par la droite et les Libéraux, en réaction à l’afflux sans précédent des demandeurs d’asile ces dernières années,

D’après la télévision publique suisse, le oui au durcissement de la loi sur l’asile l’emporte avec 79 % des voix dans neuf cantons sondés parmi les 23 régions que compte le pays.

C’est la quatrième fois en l’espace de 20 ans que la loi en question refait surface dans l’agenda politique et est soumise au verdict des urnes.

La privation de l’aide sociale, la limitation du regroupement familial et, dans certains cas, la suppression du statut de réfugié sont des mesures parmi d’autres adoptées d’urgence par les partis du Centre et de la Droite conservatrice.

Selon l’Office fédéral des migrations, 28.631 demandes d’asile ont été déposées durant l’an dernier, soit une hausse de 27 % (plus de 6.000) par rapport à 2011. Il s’agit du niveau le plus élevé depuis l’afflux record enregistré en 1999 avec 47.513 demandes.

Les principaux pays de provenance des requérants sont l’Erythrée, la Tunisie, la Syrie, la Serbie (1889) et l’Afghanistan (1386).

En revanche, au premier trimestre 2013, la Confédération helvétique a enregistré 5.759 demandes d’asile, soit 612 de moins (-9,6 %) que lors du trimestre précédent, et même 19,5 % de moins que durant les trois premiers mois de 2012.