Les Sahraouis dénoncent devant l’ONU des Algériens parlant en leur nom

Plusieurs pétitionnaires des provinces du sud ont fait part de leur étonnement et grand mécontentement, au siège des Nations Unies à New York, de la présence massive -en lieu et place d’authentiques Sahraouis des camps de Tindouf- d’Algériens tentant, dans un show désolant, de manipuler la 4ème commission relevant de l’Assemblée générale de l’ONU.

La déception était grande chez les Sahraouis des provinces du sud, eux, qui espéraient, à la faveur de ces débats, rencontrer les leurs, "demander des nouvelles de nos proches", pour se retrouver face à des interlocuteurs majoritairement algériens, parlant un langage relevant purement de la propagande.

Les pétitionnaires algériens, qui ont intervenu devant cette Commission "ne nous représentent pas, ni ne représentent les Sahraouis dans les camps de Tindouf", a dit M. Ahmed Lakhrif, parlementaire à la Chambre des Conseillers, dénonçant "cette comédie à l’algérienne".

De fait, sur la trentaine de pétitionnaires supposés représenter les camps de Tindouf, l’on ne verra et écoutera que des Algériens, égrenant le même message de propagande, que l’on entendait, il y a 40 ans, déversant leur discours haineux sur le Maroc avec un zèle et un acharnement qui trahissent la fébrilité et les visées hégémonistes de la nomenklatura algérienne.

Sellami Yarba, président de la coordination des familles des deux jeunes Sahraouis tués, le 5 janvier dernier, par l’armée algérienne, ne trouve pas de mots assez durs pour dénoncer "cette mascarade".

"C’est une insulte et un crime de voir des Algériens, toute honte bue, prendre la parole au nom des nôtres! Cela veut-il dire qu’il n’y a plus de Sahraouis dans les camps ou peut-être, est-ce la peur qu’une fois ici, ils rallieront le Maroc!", s’est élevé Yarba devant l’assistance composée d’Etats membres, experts et représentants de think-tanks.

Pour un autre pétitionnaire, "cela est la preuve que nos familles sont séquestrées, n’ont pas le droit à la parole ni à la liberté de la circulation".

Mahjouba Daoudi, Présidente du Centre Sahara de l’Information des études et des recherches à Laâyoune, s’est dite "atterrée de découvrir que ceux qui nous disputent ici même notre conviction unioniste ne sont, malheureusement, pas nos frères et soeurs sahraouis des camps de Tindouf".

Et de poursuivre à l’adresse du Président de séance de la 4ème Commission et des délégations des Etats membres: "comme vous l’avez constaté vous-même, hier et aujourd’hui (mercredi et jeudi), les pétitionnaires qui portaient le flambeau du séparatisme sont, dans leur écrasante majorité, de nationalité algérienne et n’ont rien à voir avec la région du Sahara".

Plusieurs experts, universitaires et représentants de think tanks, approchés par la MAP, constateront la preuve de l’implication directe d’Alger et de son ingérence dans les affaires d’un pays souverain, elle qui se complait à crier dans tous les forums sa "neutralité".

Un expert sénégalais évoquera, même, une "agression de la part d’un Etat voisin hégémoniste".

"Le coeur du problème n’est pas une question de décolonisation mais une forme d’agression de la part d’un Etat voisin qui a des visées hégémoniques dans la région et qui héberge sur son territoire un groupe séparatiste contre le Maroc", a déclaré Babacar Diallo, président d’un think tank spécialisé dans la géostratégie.

De fait, non-convaincue de la prestation des pétitionnaires agissant à sa solde, au discours vide et manquant d’engagement et de toute profondeur intellectuelle, l’Algérie a puisé dans ses ressources nationales en dépêchant de pseudo-activistes algériens aux rapports avérés avec le DRS, pour une défense "très intéressée de la cause séparatiste".

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