Les Français de nouveau appelés à manifester en masse, en plein Euro de foot

Les Français sont appelés à manifester mardi à Paris, en plein Euro de football, pour protester contre une réforme sociale qui a plongé depuis mars le pays dans un tourbillon de grèves et manifestations émaillées de violences.

Après plusieurs défilés en demi-teinte, les syndicats, CGT en tête, espèrent mobiliser plusieurs centaines de milliers de personnes contre la réforme sur le code du travail. Le gouvernement socialiste, lui, veut voir dans cette neuvième journée d’action le baroud d’honneur d’un mouvement social inédit sous la gauche depuis 1981.

En jeu aussi : les violences susceptibles d’entacher les cortèges. Les forces de l’ordre sont déjà sous pression pour assurer la sécurité des supporteurs de l’Euro-2016, dans un contexte de craintes d’attentats et d’affrontements entre hooligans. Environ 130 personnes, déjà interpellées lors de précédents défilés, ont été interdites de manifestation mardi.

Mais à ceux qui "spéculent" sur la dernière manche de l’interminable bras de fer avec le pouvoir, le leader de la centrale contestataire CGT, Philippe Martinez, a promis "une mobilisation comme nous n’en avons jamais connue depuis quatre mois".

La CGT espère rassembler plus de monde que le 31 mars, journée de manifestations qui avait rassemblé près de 390.000 personnes dans 250 villes, selon les autorités, 1,2 million selon les organisateurs.

Cette journée d’action, la première concentrée à Paris, coïncide avec le début de l’examen du projet de loi au Sénat, à majorité de droite, qui entend donner au texte un coup de barre libéral.

Resté sourd aux appels à retirer son texte, déjà jugé trop libéral, l’exécutif a néanmoins édulcoré sa réforme mi-mars pour obtenir le soutien des syndicats réformistes, comme la CFDT. "Reculer serait une faute politique", répète le Premier ministre Manuel Valls.

A un an de la prochaine présidentielle, cette dernière grande réforme du quinquennat de François Hollande vise, selon le gouvernement, à apporter de la flexibilité aux entreprises pour lutter contre un chômage endémique (près de 10%).

Pour ses détracteurs, elle risque en revanche d’accentuer la précarisation des salariés.

Une inflexion a été ressentie ces derniers jours : la CGT, qui exigeait jusqu’ici le retrait de la réforme, réclame désormais la suppression de l’article le plus contesté, qui assouplit la législation sur le temps de travail en favorisant les accords d’entreprises.

Après avoir pratiqué la politique de la chaise vide dans les discussions avec le gouvernement, le leader de la CGT a aussi convenu d’un entretien vendredi avec la ministre du Travail, Myriam El Khomri.

Avec AFP

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