Les Algériens de nouveau dans la rue contre la présidentielle de décembre

Des milliers de personnes ont manifesté vendredi à Alger contre la tenue le 12 décembre de l’élection présidentielle, au lendemain de nouvelles critiques de l’armée visant les protestataires.

Il s’agit du 38e vendredi consécutif de manifestation du "Hirak", le mouvement de contestation inédit du régime dont l’Algérie est le théâtre depuis le 22 février.

Dénoncer un "Etat militaire" en Algérie, comme le font les manifestants antirégime, vise à "détruire les fondements de l’Etat", avait accusé jeudi le chef d’état-major de l’armée, le général Ahmed Gaïd Salah, véritable homme fort du régime.

"Aujourd’hui, nous allons répondre à Gaïd Salah: nous voulons un Etat civil et non un Etat militaire", a lancé vendredi au milieu de la foule Hamza Ladouari, 51 ans, au début de la manifestation.

"Dégage Gaïd Salah. Cette année, il n’y aura point de vote", ont scandé les manifestants.

Certains ont brandi des portraits de détenus du "Hirak", dont celui de Lakhdar Bouregaâ, un célèbre vétéran de la guerre d’indépendance, incarcéré depuis plus de quatre mois, et qui a été opéré d’urgence mardi.

Sans atteindre le rez-de-marée populaire de vendredi dernier, les manifestants étaient notablement nombreux dans les rues de la capitale où ils ont défilé sans incidents et dans une ambiance bon enfant.

Une pluie fine ininterrompue est tombée dans la matinée, laissant présager une baisse de la mobilisation, mais la foule clairsemée au début de la manifestation est devenue de plus en plus compacte après que la pluie a cessé.

"Faire échec à la présidentielle est un devoir national", a également crié la foule, rejetant la liste des candidats pour ce scrutin, perçus comme des "clones" d’Abdelaziz Bouteflika, élu président en 1999 et qui a dû démissionner en avril sous la pression conjuguée de la rue et de l’armée.

Considéré comme l’un des ténors du barreau d’Alger, Me Bachir Mecheri a accusé le pouvoir de "tourner le dos au peuple" en maintenant une élection contestée par la rue.

Cinq candidats participeront à la présidentielle, dont deux ex-Premiers ministres du président déchu.

La démission de M. Bouteflika n’a pas calmé les contestataires qui continuent de défiler chaque semaine à travers l’Algérie pour réclamer le remplacement du "système" par des institutions de transition.

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