Leïla Slimani reproche à Emmanuel Macron sa frilosité à défendre les migrants
Ambassadrice d’Emmanuel Macron à la francophonie, Leïla Slimani s’est fendue ce samedi d’une tribune dans Le Monde pour reprocher au chef de l’Etat sa frilosité à défendre les immigrés sans papiers.
Nommée ambassadrice de la Francophonie par le chef de l’Etat en novembre 2017, la lauréate franco-marocaine du Prix Goncourt signe en effet ce samedi une tribune dans les pages du Monde regrettant que le président n’ait pas défendu les immigrés avec "plus de vigueur".
Mardi 6 novembre, en déplacement à Verdun à l’occasion des commémorations de la Première guerre mondiale, Emmanuel Macron a été interpellé par un ancien combattant qui lui a demandé "quand il mettrait les sans-papiers hors de chez nous".
"Il aurait pu lui répondre sèchement qu’on ne parle pas ainsi des gens en les résumant au vocable ‘sans-papiers’. Il aurait pu lui dire, puisqu’il faut défendre la ‘pensée complexe’, que l’immigration est une question ô combien complexe parce qu’elle est humaine, douloureuse, existentielle", estime l’écrivaine qui appelle Emmanuel Macron à préciser sa définition de "vivre librement".
"Il aurait pu lui rappeler que lesdits ‘sans-papiers’ ne sont pas sans visage. Ils ne sont pas des figures abstraites sur qui on peut allègrement se défouler. Ils sont étudiants, nounous, chefs cuisiniers, chercheurs en sciences sociales, écrivains, gardes-malades, parents, enfants, soutiens de famille", écrit Leïla Slimani qui assure "reconnaître" ce vétéran, "cette voix amère, ce ton aigre, cette façon hautaine de cracher les syllabes lorsqu’il dit ‘sans-papiers’".
Hier après-midi à Verdun, Emmanuel Macron a salué des anciens combattants. Sauf qu’il y avait des micros partout…
Vous avez les oreilles qui saignent ? C’est normal.#Quotidien pic.twitter.com/h2jkNNmX4R
— Quotidien (@Qofficiel) 7 novembre 2018