Le volcan: y en a pour combien de temps?

Le volcan islandais au nom imprononçable ne montrait aucun signe de ralentissement en fin de semaine. Et quelques compagnies aériennes commençaient à vouloir tester leurs avions, désireuses de voir jusqu’où elles pouvaient défier la nature.

Le volcan: y en a pour combien de temps?
C’est que personne ne semble capable de dire si cette éruption durera encore des jours, des semaines… ou des mois. « Il n’y a vraiment pas de façons de mesurer ça », explique sur toutes les tribunes, depuis mercredi dernier, l’Islandais Pall Einarsson, de l’Institut des sciences de la terre, à l’Université de l’Islande.

« Nous avons de très bonnes mesures de ce qui se passe. Nous pouvons voir que les pressions évoluent en raison des séismes. Mais comment ça va se développer, c’est très difficile à dire. »

Certains évoquent des cycles de 50 à 80 ans, qui semblent être le lot de l’activité volcanique en Islande, cycles qui suggèrent qu’on serait entrés depuis quelques années dans la « phase active ». À preuve, la deuxième moitié du 20e siècle fut anormalement calme en Islande.

En 1998, Gudrun Larsen et des collègues islandais avaient utilisé 800 années de données grâce aux coulées de laves, aux carottes de glace et aux récits historiques, pour confirmer une corrélation entre les sommets de ces cycles et des sursauts de tremblements de terre, comme on en connaît maintenant là-bas. Si tous ces chercheurs ont raison, cela signifie que d’autres éruptions des autres volcans islandais seraient à venir au cours des deux prochaines décennies. La dernière fois que l’Eyjafjallajokull avait fait éruption, en 1821, cela avait duré un an. Et cette année-là, comme la fois précédente en 1612, son voisin, le Katla, s’était lui aussi réveillé.

Tout cela n’a rien de rassurant pour les compagnies aériennes et pour tous ceux qui dépendent des avions pour leurs approvisionnements, quand on se rappelle que l’éruption actuelle est considérée comme « mineure ». Le Katla est 10 fois plus gros…

Par contre, une hypothèse veut que la couche de glace qui recouvre (il faudra bientôt dire recouvrait) le volcan affecte la composition des fragments de cendres qui sont catapultés dans le ciel, par dizaines de millions de tonnes. Lorsque la roche en fusion « frappe » la glace dans son ascension, elle est rapidement transformée en un matériau semblable au verre. Moins d’un millième de millimètre, mais juste assez pour faire des dégâts dans les moteurs d’avions —du moins, c’est ce que craignent les ingénieurs, expériences à l’appui.

Un monde sans avions? Certains blogueurs essaient d’imaginer à quoi cela pourrait ressembler (ici et ici). Mais on en est loin : il suffirait que le vent tourne pour que l’Europe puisse souffler un peu et, en attendant, les compagnies aériennes envisagent déjà de braver le sort: quelques-unes commençaient en fin de semaine à tester des vols sans passagers. De plus, des vulcanologues donnent espoir en disant que lorsque cette couche de glace aura fondu, l’émission de poussières devrait être moins abondante.

Mais l’autre volcan, le Katla, celui qui est 10 fois plus gros, est lui aussi recouvert d’une épaisse calotte de glace…

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